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IBK et ses fines manœuvres: Séduire la communauté religieuse pour s’assurer une « victoire sans faille » en 2018 !

Manifestement, Ibrahim Boubacar Kéita est bien décidé à se présenter aux élections présidentielles de 2018.

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Contrairement aux mille et une spéculations faisant entendre une possible imitation de l’exemple du désormais ex-Président Français Hollande, l’actuel locataire de Koulouba ne semble aucunement prêt à s’écarter du pouvoir d’Etat comme le désireraient une frange importante des maliens. Pour ce faire, il semble avoir « bien » réfléchi à la méthode à adopter pour obtenir un deuxième mandat : celle de faire la cour aux chefs religieux du Mali afin que ceux-ci lui accordent, par le truchement de leurs fidèles, un électorat « écrasant » lui permettant de se maintenir au pouvoir jusqu’en 2023.

Tout a, en effet, quasiment commencé par l’attribution d’une cinquantaine de véhicules de type LAND ROVER à différents imams des mosquées de Bamako et plusieurs autres dons sporadiques faits à différentes associations religieuses jusqu’ici. L’empressement du Parti au pouvoir, le RPM, avec sa tête, Bocari Tréta, à récolter des fonds pour faire des dons à l’endroit de différents regroupements islamiques au nom du mois de Ramadan, entre aussi dans le cadre de ces mêmes manœuvres aux visées inavouées. Ces fonds soutirés de presque partout, et même des particuliers (ce qui est une violation grave du Code des partis politiques), a servi à ravitailler de nombreuses mosquées de la capitale. Car, c’est sur Bamako qu’il faille miser fort afin de mieux réussir à embobiner les autres localités à fortes densités musulmanes.

Le récent pèlerinage à la Mecque avec un volumineux cortège d’officiels et dignitaires religieux maliens, effectué par le président IBK, en dit long sur ses manœuvres de prédation électorale au compte des échéances de 2018. Un acte visiblement camouflé par l’implication d’officiels de l’Arabie Saoudite dans une visite aux retombées infinitésimales. En outre, l’association de certaines autorités religieuses du Mali, aux travaux de bitumage de différents axes routiers récemment lancés par le Gouvernement, intègre, sans commentaire, cette dynamique électoraliste du Président IBK. Le cas de Tamani, village du guide spirituel des ançars, Shérif Ousmane Madani Haïdara, en est un éloquent témoignage, d’où des déclarations aussi surprenantes que révoltantes, du célèbre prêcheur de Banconi.

Le Shérif Ousmane Madani Haïdara, guide des ançars, a-t-il mandat de se prononcer au nom de tous les musulmans du Mali ?  

Lors de la visite du Président Ibrahim Boubacar Kéita dans des localités de Ségou et précisément à Tamani pour le premier coup d’envoi des travaux de bitumage, le plus célèbre prêcheur du Mali, Shérif Ousmane Madani Haïdara, a ouvertement déclaré au Chef de l’Etat, qu’il avait le soutien sans faille de tous les musulmans du Mali. Ce qui sous-entend que ce dernier peut tranquillement compter sur le vote de l’ensemble des musulmans du pays. Cela a, comme s’il fallait s’y attendre, créé un tollé au sein de la communauté musulmane du Mali, qui, même si d’innombrables électeurs en son sein, avaient accordé, hier, leur suffrage au candidat IBK, semble, cependant, profondément divisée, à l’heure actuelle, sur la gestion politique des nouveaux tenants du gouvernail Mali, ceux-là qui avaient pourtant promis monts et merveilles aux populations.

Aujourd’hui, le Bilan d’IBK s’avère plus que décevant aux yeux d’une frange écrasante des musulmans du Mali dans un pays où d’immenses espoirs furent saccagés, donnant lieu à un assombrissement de plus en plus accru de l’horizon : un Etat systématiquement mis à genou ; le chômage et le désœuvrement des jeunes à leur summum ; des couches socioprofessionnelles continûment appauvries ; la corruption de plus en plus flagrante et gangreneuse ; une armée incessamment mal entretenue et de plus en plus acculée à la frustration, où les soldats sont transformés quasiment, chaque jour, en des chairs à canon ; la sous-alimentation et l’insécurité physique persévèrent dans leur lot de malheurs ; un régime budgétivore avec à sa tête, un Président qui ne cesse de se plaire dans une bourgeoisie aussi capricieuse que ridicule ; une jeunesse fortement tentée par le grand banditisme et l’immigration périlleuse, à la recherche du mieux-vivre ; des institutions de la République qui ne protègent que ceux qui en sont aux commandes ; une gestion oligarchique et patrimoniale du pouvoir d’Etat où la famille, dicte désormais ses lois, etc.

Voici un déluge de vices de gouvernance ayant inexorablement conduit à un esprit de révolte collective, faisant de ce régime, un des plus impopulaires de notre vie de nation, et dont le guide spirituel des ançars, Ousmane shérif Madani Haïdara semble vouloir faire les éloges au nom de la communauté musulmane du Mali, et d’où notre question de savoir de quel droit l’homme se permet franchement d’agir dans un tel sens. A-t-il la légitimité absolue de parler à la place de tous les musulmans du Mali en faveur d’un régime dont le parcours est jugé profondément négatif par une bonne majorité de ceux-ci ? Par ailleurs, Haïdara n’est-il pas éventuellement en train de se diriger vers une perte de sa légendaire crédibilité en s’attirant une image aussi sombre ? En tous cas, son soutien sans ambiguïté à IBK en se faisant passer pour le porte-voix de tous les musulmans du Mali, lui a indubitablement attiré la colère de bons nombres de croyants islamiques, ceux-là même qui ont complètement cessé d’espérer en un régime dans lequel ils y voient plutôt, un « sépulcre ambulant ». Un régime souffrant d’un souci existentiel, car, dépassé, lui-même, par sa suicidaire impuissance.

Par contre, Ibrahim Boubacar Kéita, lui, persévère silencieusement dans sa ruse. Malgré le bilan combien désastreux de celui qui fut plébiscité à plus de 77% du suffrage exprimé, IBK semble bien avoir un point de chute, un rempart n’étant autre qu’une fine instrumentalisation des autorités religieuses du Mali afin de s’assurer une « belle victoire » pour le fauteuil de 2018. Ce qui, en théorie, prolongerait son règne jusqu’en 2023. Et ce, en dépit d’une souveraineté carrément à terre, des promesses non tenues, des scandales financiers des plus impensables ainsi que toutes ces grognes sociales qui, depuis un bon moment, ne cesse d’émailler sa gouvernance.

En définitive, c’est dans un désordre abyssal, un désenchantement sans commune mesure faisant couler de chaudes larmes aux maliens, qu’IBK envisage coûte que coûte d’arracher un second mandat présidentiel en se rabattant notamment sur les hommes de Dieu qu’il compte enrégimenter par tous les moyens.                                   

Dilika Touré

 

Source: La Sirène

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