Après « Dieu, le Mali et ma conscience », « Le Mali d’abord » et « Notre Maliba avance » serait-il venu le temps du « Mes institutions, le covid et mon peuple » sur la colline de Koulouba?
Le président IBK, dont la plus célèbre des professions de foi est « Dieu, le Mali et ma conscience » a semblé adapter ses principes au contexte du moment, celui de la menace de la pandémie du coronavirus. Il a tenu et gagné le pari de la tenue des élections législatives, malgré tout, en laissant transparaître l’importance religieuse qu’il accorde à son pouvoir, aux institutions et aux mesures barrières contre le covid-19.
C’est pourquoi, apres avoir accompli son devoir civique du second tour des élections législatives, le dimanche dernier, à Sébénicoro, le président de la République s’est confié à la presse en mettant l’accent sur trois thématiques : préserver les institutions, éviter surtout le chaos et porter les masques pour contrecarrer le covid-19. IBK a abordé la menace de la pandémie du coronavirus tout en rejetant toute idée de confinement des Maliens. Le faire serait, selon lui, les condamner à la mort par la faim ?
Le chef de l’Etat a scrupuleusement démontré son grand respect des mesures barrières mises en place ; distanciation sociale (sa garde rapprochée évite de se coller à lui), le lavage des mains, le gel hydro alcoolique, le port du masque… Et, après avoir mis son bulletin dans l’urne, le locataire du palais président de Koulouba a assuré qu’ « au sortir de ces élections législatives, nous nous retrouvions avec un parlement bien installé, comme c’est de convenance, comme c’est attendu par l’Assemblée nationale ». A comprendre qu’IBK ne badine pas avec le Parlement à installé dans la perspective du 2 mai prochain. Hésitera-t-il a ordonner à Manassa Dagnoko, la présidente de la Cour constitutionnelle, la charcutière des voix et diseuse du Droit en matière de contentieux électoral (élections générales et sénatoriales) ? L’on peut le redouter.
Et IBK était visiblement satisfait de la tenue des deux tours du scrutin législatif. Sentiment de devoir accompli. Bien accompli ? Peut-être pas, eu égard aux troubles ayant marqué le scrutin dans certaines sones du pays et à la prise en otage du chef de file de l’opposition. Et IBK d’ajouter que le prix à payer pour ce scrutin aurait été fort cette fois-ci, mais il remercie le peuple malien pour avoir assumé ce premier et second tour de l’élection des députés.
«Qu’il plaise à Allah Subhana Hu Watahala que ces élections se déroulent dans le calme le plus parfait et de manière démocratique. Et surtout qu’elles soient une victoire contre le coronavirus a-t-il plaidé.
Sauf que certains observateurs surtout issus des milieux médicaux se demandent comme aller aux urnes peut constituer une victoire contre cette pandémie. Les législateurs qui seront issus de ces élections seront de quel apport pour arrêter la propagation du virus, surtout qu’en leur sein, le ver s’est déjà glissé dans le fruit (au moins un député est testé positif….)
Faut-il souligner que le chef de l’Etat est optimiste dans la lutte contre le COVID-19, martelant à l’occasion que « le Mali survivra à cette maladie de coronavirus ». Mais il insistera sur le fait qu’il était nécessaire, voire vital que ces élections se tiennent. « Il faut que le Mali ait des Institutions solides pour qu’après le coronavirus, on ne nous dise pas que nous n’avons pas des institutions solides et que l’Etat bascule dans le chaos. Non ! L’Etat malien sera là débout, digne dans le vent et avancera », a –t-il martelé, avec force, Avant de relever l’impertinence de toutes mesures trop restrictives des libertés de survie des populations. « Nous ne pouvons pas confiner les Maliens, bloquer les Maliens, les condamner à la mort par la faim. Nous avons le devoir de les protéger ».
Et le chef de l’Etat de se féliciter de la commande de 20 millions de masques dont 10 millions distribués dans les centres de votes. Non sans souhaiter que chacun comprenne que cette initiative du gouvernement n’est pas pour amuser la galerie. « Si l’Etat a fait un tel effort, si je me suis prononcé à ce niveau. Ce que le jeu en vaut la chandelle, le masque protège… L’État a le devoir de protéger tout le monde. Ce qu’il a commencé à faire et ce qu’il fera. Les masques produits par nos tailleurs seront de mises et nous produirons tant de masques qu’il faudra pour que chaque Malien en dispose », a-t-il assuré. Sans oublier de plaider pour le retour libre, parmi nous, du chef de file de l’opposition, l’honorable Soumaïla Cissé, enlevé par de présumés jihadistes extrémistes depuis le 25 mars dernier.
Bruno Djito SEGBEDJI
Mali-Horizon