C’est une exclusivité du Palmipède. Une exclusivité…exclusive. Pour faire redondant, n’en déplaise aux puristes de la langue de Molière.
Pour la première et la dernière fois, le président de la République a accepté de nous livrer ses sentiments, après la diffusion de la vidéo dans laquelle, le sulfureux prêcheur, Bandiougou Doumbia, s’attaque à lui, à sa famille et à sa gouvernance avec une rare virulence. Entretien.
Quel est le sentiment qui vous anime, Mr le président, après la vidéo dans laquelle Bandiougou Doumbia s’en prend à votre personne, à votre famille et à votre gouvernance.
Je suis déçu, dégoûté. Comment ce prêcheur, que je ne connais ni d’Adam, ni d’Eve, peut-il s’attaquer à moi et à ma famille, avec une rare violence ? Il ne m’a jamais rien demandé que je lui ai refusé. Alors, expliquez-moi le pourquoi de ce comment. Ou, le comment de ce pourquoi.
Le Sorbonnard et ancien chercheur au Centre National de Recherche Scientifique de Paris (CNRS) que je suis a beau réfléchir, je n’arrive pas à m’expliquer les raisons qui ont poussé ce Bandiougou Doumbia à s’en prendre ainsi à moi.
Maintenant qu’il est derrière les barreaux, peut-être que j’en saurai davantage.
Avez-vous regardé cette vidéo ?
Non ! Je me suis juste contenté des comptes rendus que m’ont fait mes proches qui l’ont regardée .
Dans cette vidéo, il a dit qu’Amadou Koufa est plus respecté, dans le Centre du pays, que l’Etat malien qui, selon lui, ne fait que dans l’injustice.
Qu’est –ce qu’il en sait ? Est-il devenu le complice de Koufa ou son représentant à Bamako pour parler ainsi ? C’est pour toutes ces questions que Bandiougou Doumbia a été inculpé « d’apologie du terrorisme » et placé sous mandat de dépôt.
Il a ajouté, mot pour mot, que « eux, ils préfèrent Koufa à IBK »
Ces propos prouvent, à suffisance, que Bandiougou Doumbia est, soit, le représentant d’Amadou Koufa à Bamako, soit son conseiller spécial, avec rang de chef terroriste.
Dans tous les cas, Bandiougou Doumbia apprendra, à ses dépens, qu’on ne s’en prend pas à IBK, à sa famille et à sa gouvernance. Impunément.
Que voulez-vous dire par là ?
En clair, cela veut dire ce que cela veut dire, en très clair. L’affaire est, désormais, entre les mains de la justice. C’est à elle de dire si Bandiougou Doumbia peut se tailler le luxe de m’insulter et de menacer ma famille de mort. En toute impunité.
Ce sulfureux prêcheur a dit ceci, concernant les membres de votre famille : « Si jamais une crise éclate dans notre pays, nous saurons où les trouver pour leur trancher la gorge ». Qu’en pensez-vous ?
Je n’ai rien à y penser. C’est au juge d’apprécier.
Son procès est prévu pour le 09 mars prochain. Et si Bandiougou Doumbia est libéré par le juge ?
Libéré, où ça ? Avec toutes les preuves, dont il dispose ?
Cela pourrait bien arriver non ?
Je ne pense pas qu’il s’en sortira sans trop de bricoles.
Et s’il est condamné à quelques mois de prison avec sursis ?
Je ne pense pas que cela pourrait arriver, même dans mes rêves.
Au Sénégal voisin, un prêcheur de la trame de Bandiougou Doumbia s’en est pris, récemment, au président Macky Sall et à sa gouvernance. Il est, depuis, au gnouf.
Je ne veux pas m’impliquer dans ce dossier ; mais croyez-moi, l’affaire Bandiougou Doumbia sera une leçon pour tous ces pseudos prêcheurs, qui se croient tout permis. Et qui se sucrent sur le dos de leurs sympathisants.
Pouvez-vous être plus clair ?
Désormais, tout prêcheur qui se taille le luxe de parler en mal de moi, de ma gouvernance, ou de faire de la politique dans leurs prêches, sera interpellé et mis au gnouf pour « apologie de la violence ».
Censé rappeler Bandiougou Doumbia à l’ordre, après la diffusion de cette vidéo, le Haut Conseil Islamique n’a rien fait. Il a fallu attendre qu’il soit placé sous mandat de dépôt, pour voir le Haut Conseil Islamique sortir de son mutisme. Un de ses membres vous a présenté son pardon, sur les antennes d’une radio d’une place, es espérant obtenir sa libération.
Le Haut Conseil Islamique n’a jamais joué le rôle, qui est le sien. Sinon, Bandiougou Doumbia devrait être interdit de prêche depuis qu’il s’en est pris à ATT, parce que ce dernier ne l’a pas reçu en audience.
Et comme si cela ne suffisait pas, il s’en est pris, avec la même violence, au Pr Dioncounda Traoré, président de la transition.
Dans un cas, comme dans l’autre, le Haut Conseil Islamique n’a rien fait pour mettre fin à ce désordre dans les rangs des prêcheurs.
Cette fois-ci, Bandiougou Doumbia s’en prend à moi et à ma famille. Il saura que ce n’est pas pour rien que les Maliens m’appellent « Maninka Bourama ».
Comme qui dirait, Qui vivra, va verra !
Propos recueillis par Le Mollah Omar
Source: Journal Canard Déchainé