Il nous est revenu de diverses sources dont la crédibilité est sans équivoque que les Présidents Ibrahim Boubacar Keita et Alpha Oumar Konaré ont choisi de mettre fin à 14 ans de brouille sur fond d’incompréhension et de « guéguerre » de succession passablement exagérées et perverties à dessein par des radicaux proches des deux personnalités. Mais comme l’a si bien dit Pittacus, « l’Etat est heureux quand les méchants ne peuvent y commander ». Le président IBK l’aura compris, lui qui ne cesse d’entreprendre tout ce qui est en son pouvoir pour poser des actes allant dans le sens de la réconciliation nationale.
Nous en disons tant mieux pour le Mali. Deux éminentes personnalités du Mali, dotées d’un nationalisme indiscutable, auront enfin compris que l’intérêt de la patrie commande sur tout. Ces deux personnalités ont brillé sur le firmament de l’histoire récente du Mali. IBK pourrait en dire qu’ils ont été « des contemporains de leur siècle » ; et Alpha « qu’ils ont accompli leur devoir de génération » ; l’observateur que nous sommes en conclura qu’ils ont formé pendant 6 années l’un des duos de leadership les plus prolifiques d’Afrique. Débordants d’enthousiasme et d’efficacité, comme le Mali n’en avait jusque-là jamais connu, ils ont contribué tous les deux aux glorieuses réalisations économiques et sociales qui ont fait la fierté du tout nouveau Mali démocratique.
Lors de la campagne de la dernière présidentielle, il nous a été donné de lire un dépliant portant sur les réalisations d’IBK en tant que Premier ministre. Tout y a passé en termes d’acte fondateur dans une stratégie de développement: Ecole, santé (à travers la prolifération des Cscom partout au Mali) infrastructures, investissements directs étrangers, diplomatie, décentralisation, droits humains. On en était à se demander qui d’IBK ou de son Président était le porteur légitime du bilan de ce qu’on peut appeler les « six glorieuses». La réponse est pourtant sans équivoque. Bien sûr que dans un régime présidentialiste comme le nôtre, c’est le Président de la République qui est le premier responsable du bilan socio-économique de la nation. Et le président IBK, lui-même, et son Premier ministre Moussa Mara ne s’y sont pas trompés en rendant récemment hommage à la vision stratégique de Konaré concernant les acquis de la décentralisation et l’institution de l’Espace d’interpellation démocratique (EID). Mais comment, dans le même ordre d’idées, peut-on ignorer le rôle prépondérant du Premier ministre d’alors qu’était IBK ? Alpha qui a fait savoir, dans un écrit post-mandat, que rien n’a été fait à cette époque qui ne portât sa marque et son impulsion, n’a-t-il pas entendu nuancer l’impact trop « exagérément » mis en exergue de son rigoureux maitre d’œuvre d’alors qu’était IBK ? A notre analyse, ce que l’histoire retient de cette complicité collaborative, c’est que le Président Alpha, épuisé des entourloupes et crocs en jambes de toutes natures reçus à ses débuts de mandat, a donné carte blanche à son Premier ministre IBK pour l’exercice de la plénitude de ses prérogatives constitutionnelles de chef du gouvernement. Et celui-ci a remarquablement joué sa partition en mettant en musique la volonté présidentielle. Il y a donc lieu d’en conclure qu’il n’est pas inexact de dire qu’IBK peut légitimement se prévaloir des réalisations effectuées au Mali pendant sa primature.
Pour être bref, IBK a formé avec Alpha le duo du ticket gagnant pour le Mali d’alors ; et le Mali d’aujourd’hui s’en s’est souvenu au moment d’exprimer ses suffrages lors de la présidentielle de 2013.
Si, aujourd’hui, ces deux hautes personnalités se réconcilient, on ne peut espérer qu’il n’en sorte que du positif pour le Mali. Maintenant, de cette rencontre, on pourrait se poser moult questions? Qui en sont les initiateurs? Qui a fait le premier pas? Qu’est-ce que ces deux hommes se sont dit? A quoi se sont-ils engagés ? Les réponses à ces questions nous semblent, cependant, importer peu. La symbolique a écrasé le fond. Les deux protagonistes et tous ceux qui ont contribué à les rapprocher s’en sortent grandis pour l’histoire.
Birama FALL
