L’annonce du changement de 11 Ambassadeurs donne le ton. Le président Ibrahim Boubacar Keïta a décidé de changer de gouvernance, tenant ainsi compte du message des Maliens.
Lors de sa déclaration tenue le 20 aout au QG de l’Alliance Ensemble pour le Mali, après l’annonce des résultats définitifs par la Cour Constitutionnelle, le Président Ibrahim Boubacar Keïta a affirmé avoir entendu le message des Maliens. Autrement dit, il reconnaissait certaines erreurs dans la gouvernance au cours du 1er mandat, et s’engageait ainsi à les corriger dès l’entame du second mandat que lui a confié le peuple du Mali, avec plus de 67% des voix.
Ce changement attendu passe forcément par un changement d’hommes. C’est ainsi que l’on peut comprendre le limogeage de 11 ambassadeurs, qui étaient en poste dans plusieurs juridictions importantes, notamment la Chine, la Belgique, ou encore l’Algérie. La prochaine étape : la nouvelle équipe gouvernementale. C’est lors du Conseil des ministres du mardi 28 août, présidé par le Premier ministre Soumeylou Boubeye Maïga, que ce dernier a fait cette annonce : « le gouvernement présentera sa démission dès le 5 septembre, au lendemain de l’investiture du Président de la République, comme le veut la tradition républicaine ».
Cela veut dire que le chef de l’Etat ne compte pas perdre de temps, et agir au plus tôt, comme en témoigne sa visite de travail en Chine, avant même son investiture, au cours de laquelle de nombreux projets de coopération et d’investissements chinois devraient être annoncés.
Pour ce qui est du futur gouvernement, on annonce déjà une équipe resserrée, 25 portefeuilles au maximum, avec des partisans de l’Alliance Ensemble pour le Mali, tout comme des acteurs de la société civile. Les femmes devraient y être représentées en nombre, tout comme les jeunes, conformément à l’annonce du Président IBK de faire de ce mandat celui de la jeunesse. Rappelons que ce mandat sera dédié à consolider les acquis dans les domaines de la sécurité, de la paix, du développement économique, mais aussi à amplifier les réussites dans les secteurs de l’agriculture, des infrastructures, et des secteurs sociaux. Ne doutons pas que la correction de certaines erreurs et manques du premier quinquennat seront aussi à l’ordre du jour, notamment une lutte plus farouche contre la corruption.
Reste à savoir si pour réussir tous ces challenges, le Président IBK s’adjoindra, ou pas, les services de certains membres de l’opposition, dans le cadre de « la main tendue ». Des discussions seraient déjà en cours. Qui vivra verra !
Daouda Fofana
Le Pouce