A l’hôpital Gabriel Touré de Bamako, le constat sur le manquement à la propreté est amer. Et pour cause, visiblement, des souris alias ‘’Messi’’ont élu domicile dans les salles. En outre, les patients dénoncent d’autres attitudes des agents de santé dans cette structure sanitaire.
Le CHU Gabriel Touré est un hôpital sis au cœur de la ville des trois caïmans. C’est la destination des malades à la recherche d’un remède aux maux dont ils souffrent. De l’urgence aux différents blocs, il est rare de faire un passage sans qu’un malade, un accompagnateur ou un visiteur de malade ne se plaigne.
Ils dénoncent pour la plupart la négligence des agents et les conditions d’hygiène au sein de l’hôpital. Selon le parent d’un malade qui s’est confié, il n’est pas facile d’avoir un lit pour coucher le malade. Selon lui, certains meurent même avant d’en avoir. « Au Mali, lorsqu’on tombe malade, on s’inquiète beaucoup parce qu’il faut s’attendre à tout dans nos hôpitaux », a lâché un autre sous le couvert de l’anonymat, ce jour, mercredi dernier, dans les couloirs.
Dans une salle au niveau de la traumatologie, le type de souris communément appelé « Messi » passe le quotidien avec les malades. Comme à son accoutumée, elle joue bien en se faufilant entre les lits, monte au mur sans crainte et descend à son aise. Ce aussi même la poule ne se lève sur ses œufs. Sur les moustiquaires ou à l’intérieur de celles-ci, des cafards et autres insectes de la même famille se promènent à la grande surprise des patients et visiteurs.
L’on se pose la question à savoir si les souris « Messi » se reproduisent entre les salles dudit hôpital. Aussi on s’interroge si les malades les ont emportées dans leurs sacs. En tout cas, les mauvaises conditions d’hygiène sont favorables à la prolifération des souris et autres insectes nuisibles. Les malades se plaignent ne sachant pas à quel Saint se vouer.
Outre la présence des souris « Messi » et autres insectes, l’attitude de certains agents de santé est plus que jamais déplorable. Les patients n’ont pas manqué de dénoncer leur négligence. Selon eux, une fois le sérum branché, ils oublient de passer pour revoir. A les en croire, il s’agit d’envoyer toujours quelqu’un les chercher. Et pendant ce temps, affirment-ils, il faut patienter en écoutant passer le temps.
Cette situation interpelle vivement la ministre de la Santé et du Développement social, Assa Badiallo Touré. On la connait très brave sur le terrain et dévouée pour la cause des malades dans les centres de santé. Pour preuve, après avoir constaté le manque de médicaments et de matériels au sein des hôpitaux, elle a agi avec promptitude. A ce problème, elle a trouvé une solution à court terme, avant de promettre d’autres à moyen et long termes. Certains hôpitaux ont été dotés de médicaments et de matériels. Ce, pour permettre aux agents de bien travailler.
Le jour de la réception des dons, les conseils portant sur le respect des conditions d’hygiène de la ministre Touré semblent tomber dans l’oreille de sourd. Une salle de la traumatologie en est un exemple. Que cherche la souris « Messi » dans un hôpital ? Elle dure là où elle se sent à l’aise, les cafards circulent là où perdurent les mauvaises odeurs. Il n’y a pas à tergiverser sur ce point de vue si vraiment le bon sens commande. Ce sont là des réalités indignes d’une structure sanitaire de la dimension de l’hôpital Gabriel Touré.
Dieu veille !
Bazoumana KANE
Source : L’Alerte