Réunis à Bamako, plusieurs capitaines d’industries et dirigeants d’établissements financiers étaient venus tâter le terrain dans la perspective de s’implanter dans notre pays
Deuxième pôle de croissance au monde derrière l’Asie, l’Afrique avec son milliard de ressortissants est sans nul doute l’un des continents les plus dynamiques en terme de croissance économique. Elle est paradoxalement célèbre à cause des taux très élevés de chômage et de pauvreté des jeunes surtout, dont les moins de 25 ans constituent la moitié de sa population. Ce qui suppose une mauvaise répartition des richesses, fruits de la croissance. Cette distribution inégale des biens ou produits est accentuée par l’accès difficile au système financier des principaux agents économiques : ménages et entreprises. Au Mali, comme ailleurs en Afrique, les Petites et moyennes entreprises (PME) et les Toutes petites entreprises (TPE) constituent plus de 80% des entreprises. Mais ces PME et TPE semblent exclus de ce système jugé par certains trop favorable aux grandes entreprises. D’autres entrepreneurs estiment que les modèles financiers sont inadaptés à leurs besoins et activités.
Il urge alors, suggèrent-ils, de corriger ces incohérences qui handicapent le secteur privé africain. Si l’on veut atteindre l’émergence à laquelle aspire l’Afrique. Car, les entreprises créent l’emploi et la richesse. D’où l’animation, en marge du Forum économique de Bamako tenu vendredi en prélude au 27è sommet Afrique France, d’un panel sur : « Financement en Afrique : de nouvelles solutions ». Le but était de proposer des solutions alternatives adaptées aux besoins et activités réelles des entreprises, afin de booster le développement économique de nos pays.
Autour de ce panel étaient des directeurs généraux de banques et de multinationales internationales : Alain Ebobisse d’Africa50 ; Philippe Labonne de Bolloré ports et directeur général adjoint de Bolloré transports et logistics ; Binta Touré d’Oragroup ; Antonie Emmanuelli de CDC capital ; Régis Charpentier, fondateur de Win win Afrique et de M. Emeke E. Iweriebor, directeur exécutif Afrique de United bank for Africa.
Présentant son institution à l’entame de son intervention, ce dernier justifiera sa présence à ce forum économique qui a mobilisé 70 chefs d’entreprises françaises (CAC40 et des PME) et 300 de l’Afrique. « Nous voulons créer de la valeur ajoutée et développer le continent en investissant dans la construction de route, d’hôpitaux, de services de télécommunication, d’écoles, d’aménagement et de production agricoles », informera-t-il.
Parlant du financement de l’économie, Emeke E. Iweriebor a proposé des « solutions nouvelles, innovantes et alternatives ». Qui permettrait, selon lui, d’atteindre l’inclusion financière. Entendre par là l’intégration ou la prise en compte dans le système financier des gens qui y ont été exclus, comme les PME et les ménages. Ce qui, à coup sûr, les ferait participer à leur propre développement et à celui de l’Afrique.
UBA entend par exemple leur faciliter l’accès aux services financiers, a illustré son directeur exécutif. Grâce à titre illustratif à « internet banking », qui met à la disposition des clients des cartes ou autres portemonnaies virtuelles. « Ainsi, les gens qui sont hors des centres villes où sont implantées les grandes agences pourront faire leurs opérations à un temps record », a illustré M. Iweriebor, en ajoutant que son institution soutient les étudiants. Avant de préciser que sa structure finance aussi les entreprises en devenir et les grands projets destinés au continent africain. Ce qui peut être un tremplin pour le Mali où les banques, avec un taux de 22% (source BCEAO), financent moins l’activité économique réelle.
Interrogé par des intervenants sur les ambitions de sa banque pour le Mali, M. Emeke E. Iweriebor a expliqué que sa structure souhaite s’y implanter, afin de contribuer au financement de son économie et des projets structurants. « Nous espérons, dans les prochains mois, avoir un accord avec le régulateur pour établir nos présences sur le sol malien », conclura le patron de cette banque qui opère aussi à New York, à Londres, avec un bureau de représentation à Paris.
En 2005, United Bank For Africa a fusionné avec Standard Trust Bank (STD). UBA réalisait ainsi la plus grande « fusion-acuqisition » du marché des capitaux du Nigéria où est implanté son siège. Une institution leader en termes de services financiers en Afrique, elle démarra ses opérations en 1949 avec la British and French Bank Limited. Et a été incorporé en 1961 sous l’ordonnance CAP 37. Cette banque a été enregistrée à la bourse du Nigéria en 1970. Devenant ainsi la première banque nigériane à initier des offres publiques.
C. M. T
Source: essor