Les fortes pluies enregistrées récemment ont provoqué d’importants dégâts à travers le pays. Ces catastrophes ont causé des dommages matériels conséquents. Plusieurs personnes sont touchées.
Désolation et tristesse ; des sentiments qui dominent ces personnes sinistrées à Bla, Koutiala et Bamako. Sur leur visage, le trauma causé par l’inondation est fortement visible.
« Je suis propriétaire d’un salon de coiffure. Mes machines à coudre ainsi que mon groupe électrogène sont tombés en panne à cause de l’eau. Nous sommes fatiguées de cette situation », se lamente cette jeune dame.
Ce jeune homme de N’tonasso situé dans le cercle de Koutiala de témoigner tristement : « à cause de la pluie mes quatre maisons et deux magasins se sont effondrés. J’ai deux femmes. C’est un voisin qui a eu pitié de ma famille en nous donnant un abri en attendant ».
Par contre, ce chef de famille affirme avoir frôlé le pire. « Mes trois enfants étaient piégés par les eaux de pluies. Il a fallu l’intervention des sapeurs-pompiers pour les sauver. L’eau a emporté tous nos céréales ».
Des initiatives pour se prémunir
Dans la foulée, des habitants conscients des conséquences des pluies diluviennes sont au four et moulin avec des astuces de prévention. Pour eux, cela est de leur responsabilité.
Cet habitant de Yorosso, affirme qu’à chaque hivernage, « il remplit des sacs de sable autour de sa maison. Une stratégie qui permet de réorienter les eaux de pluie ». Maintenant l’eau coule sans problème.
A Yorosoo, bien avant l’hivernage et pendant l’hivernage, les jeunes se mettent en groupe pour le curage des caniveaux. Selon la population, cette activité est appréciée et permet de se prémunir contre l’inondation.
C’est la même activité qui se déroule à Koulikoro. Cependant les routes où stagne les eaux de pluies sont réaménagées. Des associations de la région lancent également des messages de sensibilisons sur les dangers qu’encourent les personnes qui construisent sur les passages d’eaux.
Pluies et changement climatique
Des environnementalistes alertent sur la situation. Pour eux, le phénomène de changement climatique, se traduit diversement selon les localités. Abdramane Sanogo, gérant du bureau d’études sahel environnement, estime que « au Mali, on constate ces dernières années à un retour de l’humidité. Ce qui fait qu’il y a plus de pluies qu’auparavant. Le facteur changement climatique affecte ces évènements ». L’environnementaliste soutient que, c’est ce phénomène pourrait expliquer « il y a beaucoup plus de pluies que d’habitude dans certaines localités et dans d’autres moins de pluies ».
Abdramane Sanogo insiste cependant sur la possibilité offerte aux collectivités pour prévenir ces risques d’inondations ou d’en réduire les conséquences. « On a tout construit. Pratiquement pas de passage pour l’eau. Et les passages qu’on a laissé à l’eau sont souvent obstruées par des ordures », affirme Mr Sanogo. Une situation qui n’est pas sans conséquence sur la santé humaine. « Les eaux vont stagner. Il y aura des moustiques et des mouches. Les maladies diarrhéiques ainsi que le paludisme ne sont pas à exclure » alerte l’environnementaliste.
Des appels à l’aide à Bla
Plus de 200 millimètres de pluies s’étaient abattues sur la localité de Bla du lundi 22 au vendredi 26 juillet dernier. Selon le maire de la localité, « les premières évaluations dans le cercle font état de 876 villages touchés pour plus de 10.000 personnes affectées. Plusieurs bâtiments publics et privés ont été endommagés ». Mamadou Samaké lance un cri de cœur aux bonnes volontés.
Un SOS entendu. La ministre de la santé et du développement social lieutenant Col Assa Badiallo Touré a répondu à cet appel le mardi 27 juillet. Visite au cours de laquelle des vivres et non vivres ont été donnés aux sinistrés avec un montant de 230 millions de francs CFA.
Notons que des organisations humanitaires œuvrent actuellement pour apporter leur assistance aux sinistrés.
Studio Tamani