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Hivernage 2025 : Des risques élevés d’inondations pouvant entraîner des dégâts énormes

L’édition 2025 du Forum des prévisions saisonnières des caractéristiques agro-hydroclimatiques de la saison des pluies pour les zones soudaniennes et sahéliennes de l’Afrique de l’Ouest (PRESASS) a eu lieu à Bamako du 21 au 25 avril 2025.

Selon des prévisions météorologiques, des pluies torrentielles et des inondations sont encore à prévoir cette année avec des dégâts importants au Sahel, notamment au Mali

Une rencontre organisée par le Centre climatique régional pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (AGRHYMET CCR-AOS) du Comité permanent inter-États de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (CILSS), en collaboration avec l’ACMAD, les services météorologiques et hydrologiques nationaux (SMHN), l’OMM et les Organismes des bassins fluviaux de l’Afrique de l’Ouest et du Sahel. Ce qu’il faut retenir, c’est qu’un hivernage globalement humide est attendu cette année avec, malheureusement, des risques sur plusieurs plans.

Une saison des pluies globalement humide avec des dates de démarrage précoces à normales sur la bande sahélienne et normales à tardives dans la zone soudanienne centre ! Tels sont, entre autres, les enseignements de l’édition 2025 du Forum des prévisions saisonnières des caractéristiques agro-hydroclimatiques de la saison des pluies pour les zones soudaniennes et sahéliennes de l’Afrique de l’Ouest (PRESASS) qui a eu lieu à Bamako du 21 au 25 avril 2025. Des dates de fin tardives à moyennes, des séquences sèches longues à moyennes dans le Sahel centre et Est et des écoulements supérieurs aux moyennes dans les principaux bassins fluviaux du Sahel sont aussi annoncés.

Il faut avant-tout savoir que les prévisions saisonnières sont élaborées sur la base d’analyses de la situation actuelle, des évolutions probables des Températures de surfaces des océans (TSO), des modèles statistiques issus des données des SMHN, des connaissances des experts sur les caractéristiques du climat dans la région et des prévisions des grands centres climatiques mondiaux. Les analyses ont permis d’établir les prévisions (par rapport aux valeurs moyennes de chaque paramètre clé de la saison agricole sur la période de référence 1991-2020), mais aussi d’identifier les risques qui peuvent être nombreux et variés selon les zones.

En effet, le caractère humide de la saison présage des risques importants d’inondations, de submersion des surfaces cultivables, de dégâts sur les cultures et les fourrages, de pertes en vies animales et humaines, de destruction d’infrastructures (notamment, les routes, les réseaux électriques, les marchés, les écoles, les centres de santé, les lieux de cultes, les cimetières et les biens matériels), de prolifération des germes de maladies hydriques et diarrhéiques, de pullulation de ravageurs des cultures, d’éboulement, d’ensablement des cours d’eau et de pullulation de mauvaises herbes, de pertes poste-récoltes…

Les zones, où les dates de démarrage de la saison agricole seraient tardives et les séquences sèches longues, seraient aussi exposées à des risques de persistance de canicules et de vents chauds pouvant rendre plus difficile la période de soudure ; entraîner des pertes de semis, des baisses de rendements agricoles et exacerber l’inflation, la hausse des prix des denrées alimentaires, la baisse des prix des animaux et les situations de crises alimentaires et nutritionnelles. La conjugaison de ces risques climatiques probables avec les situations liées à l’insécurité civile, à la pauvreté des populations et à la vulnérabilité des ménages pourrait entraîner des tensions sociales, des conflits fonciers, des conflits entre éleveurs et agriculteurs, des conflits autour des infrastructures publiques et favoriser le désœuvrement des populations, la mendicité, le banditisme, les violences, le terrorisme…

Les participants ont formulé des recommandations par rapport au risque d’inondation, de maladies, de sécheresse, de conflits… Par rapport au risque d’inondations, la situation globalement humide attendue dans la zone sahélienne de l’Afrique de l’Ouest et du Tchad et les écoulements excédentaires prévus dans la majorité des bassins fluviaux de cette même zone présagent des risques élevés pouvant entraîner des pertes et dégâts énormes dans les localités exposées. Pour y faire face, il est recommandé, entre autres, de renforcer la communication des prévisions saisonnières afin d’informer et sensibiliser les communautés sur les risques ; de renforcer les capacités des communautés à éviter les désastres, en appuyant les efforts de la presse, des plateformes de réduction des risques de catastrophes, des ONG et des SAP des pays ; de renforcer la veille et les capacités d’intervention des agences en charge du suivi des inondations et des aides humanitaires…

Par contre, il faut éviter l’occupation anarchique des zones inondables par les habitations, les cultures et les animaux ; renforcer les digues de protection et assurer la maintenance des barrages et des infrastructures routières ; curer les caniveaux pour faciliter l’évacuation des eaux de pluies ; suivre les seuils d’alerte dans les sites à haut risque et entretenir une forte collaboration entre les services hydrologiques et météorologiques afin de permettre une gestion anticipative des inondations dans les zones exposées… Il est également conseillé de limiter les grandes transhumances et d’éviter le déplacement du cheptel sans surveillance adéquate ; suivre les mises à jour des prévisions saisonnières et les prévisions de courtes échéances que produisent et diffusent les services météorologiques et hydrologiques des pays et AGRHYMET CCR-AOS.

Pour mieux tirer profit de la saison des pluies, il est recommandé aux agriculteurs, éleveurs, gestionnaires des ressources en eau, Projets, ONG et aux autorités de valoriser les situations d’excès d’eau à travers le développement des cultures irriguées notamment dans les plaines inondables ; d’investir davantage dans les cultures à hauts rendements tolérantes vis-à-vis des conditions humides (riz, canne à sucre, tubercules, etc.) ; de mettre en place des dispositifs de collecte et de conservation des eaux de pluies pour des usages agricoles et domestiques en saison sèche ; de soutenir le déploiement de techniques climato-intelligentes d’augmentation des rendements des cultures et des fourrages, face aux risques climatiques ; de renforcer les dispositifs d’information, d’encadrement et d’assistance agro-hydrométéorologiques des producteurs…

Faciliter aux producteurs l’accès à des semences améliorées et des intrants agricoles adaptés à leurs besoins ; sécuriser et motiver les producteurs à exploiter largement des superficies cultivables pour augmenter la production agricole, notamment dans les zones d’insécurités civile ; sécuriser les revenus et alléger les pertes agricoles, à travers la promotion et la souscription à des assurances agricoles indicielles, sont aussi des actions recommandées.

Par ailleurs, il est recommandé aux utilisateurs des différents secteurs d’être attentifs aux mises à jour des prévisions saisonnières qui seront faites par AGRHYMET CCR-AOS et les services météorologiques et hydrologiques nationaux tout au long de la saison.

Moussa Bolly

Source: Le Matin

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