Actuellement, le climat politique au Mali est plus que jamais délétère. Des activistes présumés soutiens du Pouvoir ne cessent d’invectiver, par des propos très haineux, notamment sur les réseaux sociaux, les dirigeants des partis politiques et dannoncer la dissolution prochaine de leurs formations politiques Alors que le gouvernement de la Transition militaire a pris un projet de loi qui abroge la Charte des partis qu’il trouve obsolète. Et élaboré, sans les partis politiques, une nouvelle charte qui permettrait de réduire drastiquement leur nombre. Ce qui, pour les partis et beaucoup d’observateurs politiques, ne serait pas conforme avec les dispositions constitutionnelles actuelles.
Qui garantissent le multipartisme intégral et son principe d’intangibilité. Ces nouvelles décisions radicales exclusives ainsi que le narratif du Gouvernement (certainement véhiculé par ses soutiens), faisant des formations politiques des parias, ont conduit une centaine de partis politiques à sortir de sa léthargie pour enfin organiser un méga meeting, le samedi 03 mars, au Palais de la culture Hamadou Ampâté Ba de Bamako sis quartier Badalabougou. Avec leurs militants, ces partis décident de s’opposer désormais à leur disparition programmée de la scène politique et rappellent que le MULTIPARTISME INTEGRAL est inscrit en lettres d’or dans la Constitution promulguée en juillet 2023.
Et, que c’est un principe intangible qu’une simple assise de « Forces Vives » ne peut mettre en cause. Mais leur meeting, par peur de la voix discordante, est saboté par une poignée d’antidémocrates-des soutiens affichés du régime de la Transition militaire dont un membre du CNT- occupant les lieux la veille. Néanmoins, ils étaient des milliers, les militants des partis politiques, à se rendre massivement au Palais de la Culture Amadou Hampâté Bâ pour répondre à l’appel patriotiques des partis politiques.
Ce qui contrarie le narratif des présumés soutiens de la Transition qui ne cessent de véhiculer que les formations politiques n’ont plus de militants ou sympathisants qui les soutiennent. Comme l’on peut aisément constaté, notre chère République-fracturée entre les autocrates et les démocrates- se retrouve actuellement sur une pente glissante et même très glissante. La République semble désormais ignorée par le Pouvoir de la Transition militaire qui a décidé de ne plus respecter le suffrage du Peuple Souverain et Constitutionnel, en prenant des décisions hasardeuses. Qui tranchent avec l’esprit de la Constitution.
Ce faisant, il œuvre à faire taire toutes voix discordantes. Pendant que ses soutiens affichés ou présumés sont dans une dynamique d’affrontement physique contre l’opposition démocratique. Pour l’empêcher de s’exprimer sur les questions majeures qui engagent la nation malienne. Ce qui constitue un précédent dangereux dans l’histoire de notre pays depuis les évènements de mars 1991. Dont remake n’est plus désormais à exclure si la sagesse ne revenait pas dans les décisions. Au-delà des partis politiques, de nombreux maliens, notamment silencieux, sont convaincus que la question du multipartisme intégral est déjà prise en charge par la Constitution de juillet 2023.
Et, qu’une simple assise de « Forces Vives » organisée par le Pouvoir ne peut mettre en cause un principe intangible gravé dans une Loi Fondamentale, votée par plus de trois millions de maliens. D’ailleurs, ces maliens silencieux considèrent que des Assises Nationales, à travers leurs composantes (76 000 participants) et le Dialogue National, n’avaient aucune légitimité pour représenter le peuple constitutionnel et souverain du Mali.
Encore moins quelques activistes qui portent hélas la voix du Gouvernement malien sur les réseaux sociaux. Ces maliens silencieux ignorent « les forces vives » récemment constituées par le Pouvoir qui ont pris des décisions majeures en leur nom. De même que de nombreux maliens, à travers les mêmes réseaux sociaux, dans les grins ou lors de tribunes, récusent la dissolution programmée des partis politiques et l’instauration de l’autoritarisme dans leur pays. Oui, la Constitution de 2023 promulguée (normalement en vigueur) tout comme la Charte de la Transition, consacre le multipartisme intégral dans notre pays. Normalement, il ne devrait plus avoir de débats sur cette question.
Et nul ne peut mettre en cause ce principe intangible de notre Loi Fondamentale. Alors, pour l’intérêt général du Mali, la Transition militaire doit strictement respecter cette Constitution du pays qu’elle a, elle-même voulu, rédigé et fait voter. Car, les voix de tous les fils et filles du Mali doivent nécessairement compter lorsqu’une gouvernance veut prendre une décision aussi importante qui engage le futur de toute une nation. N’oublions pas ! Lors du référendum constitutionnel de 2023, plus de 3 millions de maliens sur près de 10 millions en âge de voter, étaient allés aux urnes pour se prononcer sur la question. La Transition militaire doit, pour une fois, éviter les tensions inutiles dans le pays, en respectant ces citoyens maliens. Qui sont les vrais représentants du Peuple constitutionnel et souverain du Mali.
Gaoussou Madani Traoré
Source: Le Pélican