Face à la tension politique croissante qui enveloppe le Mali, la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) sort de sa réserve pour lancer un appel pressant à la responsabilité, au dialogue et à la préservation des droits fondamentaux. À travers un communiqué officiel en date du 29 avril 2025, signé de son président Alkadri Diarra, la CNDH alerte sur les risques qui pèsent sur les libertés civiques dans le contexte actuel du pays.
Un climat préoccupant pour les droits civiques
Bamada.net-Selon la Commission, des « menaces sérieuses » pèsent actuellement sur l’exercice des droits civiques et politiques au Mali. La situation politique instable, marquée par des tensions entre acteurs politiques, des discours polarisants sur les réseaux sociaux et une montée des restrictions administratives, inquiète profondément les défenseurs des droits humains.
« La CNDH, dans le cadre de son mandat légal de surveillance et de protection des droits humains, reste inquiète au sujet des menaces sérieuses pesant sur l’exercice de certains droits civiques et politiques », peut-on lire dans le communiqué n°0006-2025/CNDH-P publié sur le site officiel et relayé par Bamada.net.
Un rappel ferme aux autorités de l’État
La Commission insiste sur le rôle fondamental de l’État dans la garantie des libertés fondamentales telles que la liberté d’expression, la liberté d’opinion et la liberté de réunion, conformément à la Constitution malienne du 22 juillet 2023, mais aussi aux engagements internationaux du Mali, notamment le Pacte international relatif aux droits civils et politiques et la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples.
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La CNDH « rappelle les responsabilités de l’État sur la garantie des droits et libertés fondamentaux […] en tout temps, en tout lieu et en toute circonstance », soulignant que ces droits ne doivent pas être suspendus ou compromis sous prétexte d’instabilité ou de sécurité.
L’impératif du dialogue et de la tolérance
Dans son communiqué, la Commission Nationale des Droits de l’Homme va au-delà de la simple dénonciation. Elle propose une voie de sortie de crise, en appelant les autorités de la Transition à privilégier un dialogue inclusif, constructif et basé sur la tolérance.
« La paix durable ne peut être bâtie que sur les fondations solides d’une société inclusive, apaisée et respectueuse des droits de chacun », affirme un responsable de la CNDH contacté par Bamada.net. La Commission exhorte donc les dirigeants à œuvrer pour la concorde sociale et à rejeter toutes formes de répression arbitraire ou de censure disproportionnée.
Les médias et les réseaux sociaux appelés à la responsabilité
La CNDH ne se limite pas à interpeller les institutions de l’État. Elle s’adresse également à la société civile, aux hommes et femmes de médias, aux activistes et utilisateurs des réseaux sociaux. L’objectif : éviter tout propos à caractère haineux, incitatif à la violence ou susceptible d’envenimer davantage le climat sociopolitique déjà fragile.
« La liberté d’expression ne saurait être un passe-droit pour la propagation de la haine », avertit la CNDH, rappelant que la protection des droits de l’Homme est une responsabilité partagée entre les autorités, les citoyens et les structures indépendantes.
Un message pour la paix et la résilience
Alors que le Mali traverse une période charnière de son histoire politique et institutionnelle, la prise de position de la CNDH arrive à point nommé. Elle représente un appel lucide, pacifique et ferme en faveur du respect de l’État de droit, à un moment où la tentation de l’autoritarisme ou de la démagogie peut facilement égarer les décideurs comme les citoyens.
Le président de la CNDH, Alkadri Diarra, conclut avec ces mots lourds de sens :
« Nul n’est à l’abri de la violation de ses droits. »
Un rappel fondamental à la conscience collective : les droits humains ne sont pas une faveur, mais un socle commun à défendre avec vigilance et courage.
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Ladji Djiga Sidibé
Source: Bamada.net