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HEMORRAGIE FINANCIERE A LA CMDT De gros scandales sous la gestion de l’ex-Pdg Kalifa Sanogo

Après le tollé de «l’engrais frelaté» de la campagne agricole 2014-2015, il y a aussi un autre scandale autour du marché de fourniture des engrais de la campagne 2015-2016, notamment avec une surfacturation de plus de 15 milliards de Fcfa et versement de rétro commissions. Comme si cela ne suffisait pas, viennent s’y ajouter les scandales de la vente par anticipation de la graine de coton avec encore une affaire de surfacturation et des rétro commissions, sans compter un autre scandale de plusieurs milliards qui hante la Direction  du contentieux de la Cmdt. Apparemment, les récriminations concernant les nombreux scandales qui se succèdent dans le pays n’auront servi à rien. Silence donc, on pille l’économie !

Kalifa Sanogo president directeur general pdg cmdt

On avait pensé que des mesures vigoureuses allaient être prises suite au tollé soulevé par  l’affaire des engrais hors normes abusivement appelés « engrais frelatés » mais c’est à croire que l’impunité totale est désormais garantie dans ce pays, pour servir désormais de terreau fertile pour les fossoyeurs de l’économie sans doute galvanisés par une autre affaire qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive : l’opération d’achat des 1 000 tracteurs.

En effet, la poussière de « l’engrais frelaté » à peine dissipée, le tollé sur cette opération des tracteurs remettait au goût du jour des histoires de surfacturation, rappelant de mauvais souvenirs comme ceux des 20 milliards Fcfa de l’achat de l’avion présidentiel que nous avons rebaptisé Ladji Bourama Air Force One et l’acquisition de matériels militaires à travers un marché de gré à gré à hauteur de 70 milliards de nos francs, offert sur un plateau doré à Sidi Kagnassy, en ce temps-là conseiller spécial du président de la République.

On n’a pas fini d’épiloguer sur ces scandales financiers, qu’un autre surgissait : la fourniture d’engrais de la présente campagne agricole. En effet, suite à un semblant d’appel d’offres lancé par la Cmdt à qui on a attribué le n° 02/2015/GIE, 15 fournisseurs se sont entendus sur les prix et les quantités pour procéder à de la surfacturation à hauteur de 15 milliards de nos francs. C’était d’’autant plus grave qu’il y avait une affaire de collusion, renforcée par le versement de rétro commissions de 10.000 FCFA la tonne pour avoir raison du bon sens de ceux chargés de l’adjudication de ce marché qui est pourtant passé comme lettre à la poste, malgré les dénonciations et les révélations dans les colonnes de ce journal.

Pour en revenir à cet appel d’offres relatif à la fourniture d’engrais pour la campagne 2015-2016, il y a eu plus d’une trentaine de soumissionnaires dont 15 se sont entendus sur les prix et les quantités, pour se partager entre eux 90% ((94.500 tonnes) des quantités d’engrais complexe coton, 86,35% (35.000 tonnes) d’engrais complexe céréales et 84,25% (61.500 tonnes) de l’urée.

Les 15 autres soumissionnaires devant se contenter de 10.500 tonnes d’engrais complexe coton (10%), 6 000 tonnes d’engrais céréales (13,65%) et 11 500 tonnes d’urée (15,75%).

Cette collusion entre fournisseurs a facilité une vaste opération de surfacturation. En effet, si l’on prend les prix départ Abidjan (entre 230 000 et 250 000 FCFA), on y ajoute les frais d’approche (douane 7,5% et transport 45 000CFA la tonne) on se rend compte de l’ampleur du scandale car pour un montant de marché prévisionnel de près de 78 600 000 000 FCFA, plus de 15 milliards FCFA sont fictivement majorés, soit 19,20%. Ces excédents dissimulés dans les offres font ressortir un total excédentaire de 15 136 419 700 FCFA.

Cette évaluation ne tenait pas compte de l’urée, pour laquelle les prix proposés, au lieu d’être logiquement en dessous de ceux proposés l’année d’avant, ont au contraire augmenté. En effet, sur le marché international, le prix de l’engrais est indexé à celui du pétrole qui a connu une forte baisse en ce temps-là. C’est donc dire qu’en fouillant dans les prix proposés en ce qui concerne l’urée, on retrouverait une surfacturation allant de 50 000 à 60 000 Fcfa la tonne. Ce qui viendrait noircir davantage le tableau en s’ajoutant aux 15 milliards Fcfa déjà engloutis dans la surfacturation et devant servir au paiement de bakchichs.

Mais pour réussir ce qui s’apparente à un hold-up, il faudrait vraiment que des complicités actives entrent en jeu, motivées par la rétrocession de 10.000 FCFA par tonne. D’ores et déjà, les  rétro-commissions ont été entièrement payées aux responsables du circuit et  à des gens très proches du président de la République.

« Les chiens aboient et la caravane passe». Tel semble être désormais le credo des kleptomanes financiers qui se sont bien servis dans les caisses du géant de l’économie malienne, la Cmdt, au lieu de le servir par de bons et loyaux services.  Et c’est malheureux de constater que la corruption et la délinquance financière, au lieu de reculer après la tolérance zéro déclarée par le Président IBK au sujet de l’année 2014, sont presque banalisées, tellement les scandales se multiplient avec des montants jamais égalés dans ce pays, dans la plus parfaite impunité.

 

Un trolley rempli de billets de banque

 

Au-delà de ces cas cités et qui font déjà très mal à l’économie, il y a deux autres scandales en vue. Le premier, selon nos investigations,  concerne la vente de la graine de coton par le Pdg sortant, Kalifa Sanogo. Il a liquidé toute la production de graines de coton à travers un marché de gré à gré qui pue la surfacturation et les rétro-commissions à mille lieux. Il nous revient que la vente s’est effectuée au prix de 10 000 Fcfa de plus par tonne. Ce marché par entente directe, en violation flagrante de la loi, se rapproche de la collusion. En plus, cette opération a déréglé le marché de ce produit car l’acquéreur unique s’est retrouvé ainsi en position de monopole sur le marché de revente de cette graine de coton devenue inaccessible pour les éleveurs qui l’utilisent comme de l’aliment-bétail et pour les huiliers dont cela constitue la matière première essentielle de leur production. Mais cela arrangerait la forte demande extérieure. L’ex-PDG aurait raflé près de 480 millions. L’opérateur économique à qui il avait exigé du cash pour avoir son bon de commande, s’est permis de remplir un trolley de billets de banque qu’il a trimbalé  dans la cour de la CMDT. Beaucoup d’agents savent dans quel bureau ce magot a été livré !

Il a fallu que le gouvernement intervienne pour interdire l’exportation de la graine de coton afin qu’elle soit disponible pour les besoins nationaux, sans chercher à savoir ce qui se cachait réellement derrière cette situation. Il faut rappeler que bien son décret ait été reporté le 23 décembre 2015, Kalifa Sanogo a, courant janvier, vendu 10 000 tonnes de graines. Avec une surfacturation de 10 000 FCFA par tonne, on comprend aisément que le trolley ne contenait pas moins de 100 millions de FCFA !

Last but not lease, l’autre scandale –et pas des moindres- plane au-dessus de la Direction chargée du contentieux de la Cmdt. Paradoxe ! Au lieu de régler les contentieux de la Cmdt il devient lui-même le centre d’un contentieux dans lequel, selon toujours nos investigations, plusieurs milliards de FCFA seraient déclarés engloutis dans des frais de procédures dont des honoraires versés à des avocats et pour «motiver» des juges dont celui-là même qui, à un niveau supérieur de juridiction, a touché 500 millions de Fcfa pour sortir un jugement qu’il n’arrive pas à motiver.  Des marabouts et imams ont reçu des centaines de millions pour faire des bénédictions à la boite et ses dirigeants. Ils ignoraient  naturellement la provenance de cet argent sale.

Malgré cette saignée financière à hauteur de plusieurs milliards de nos francs, la Cmdt a perdu tous ses procès y compris celui contre Tomota à propos du dossier Huicoma autour duquel beaucoup de contre-vérités ont été dites.

Un autre procès se profile à l’horizon car un des deux fournisseurs sortis illégalement du marché de fourniture d’engrais de la campagne 2015-2016, sur injonction d’un gros bonnet du business des engrais au Mali,  va aller en procès contre la Cmdt il a déjà versé 317 millions de rétro commissions et voit ses sous, plus d’un milliard de Fcfa, bloqués dans les banques au titre de ce marché.

Nous vous faisons l’économie de ses recrutements fantaisistes et teintés de népotisme et dont nous faisions état dans les colonnes de ce journal, notamment en donnant des exemples de cadres recrutés pour percevoir leurs salaires sans venir au bureau, de nouvelles recrues bombardées à des postes de chefs de service parce que fils de cadres de la boîte proches de l’ex-Pdg Sanogo qui doit bénéficier des prières de ses nombreux parents, proches et protégés aujourd’hui casés à la Cmdt, en ignorant une disposition du plan social de 2010 qui prévoit qu’en cas de recrutement, les déflatés au nom du plan de restructuration sont prioritaires.

Certainement qu’un audit, plus que nécessaire, en dira plus sur ces nombreux scandales financiers qui portent l’empreinte de la mauvaise gestion de l’ex-Pdg, Kalifa Sanogo. Mais ce qui étonne, c’est le silence assourdissant des autorités publiques face à ce saccage des ressources financières de la Cmdt. Pendant que l’on se demande si les bailleurs de fonds amis de notre pays qu’ils soutiennent, peuvent encore rester passifs devant cette hémorragie financière.

Décidément, le Mali d’IBK est devenu un véritable pandémoniun.

A.D.

 

Source: sphynx

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