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ENSEIGNEMENT SUPERIEUR : Que faire pour l’université

Au Mali, il faut le dire, faire des promesses est devenue une constante dont usent les dirigeants pour maintenir le peuple d’en bas dans la lumière de l’espérance.

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Ce peuple devenu un petit démon de la crédulité. Qui, pas seulement au Mali mais partout ou presque, se laisse mettre la corde au cou. Le ministre de l’Enseignement supérieur, Mountaga Tall, a jeté en pâture aux étudiants qui bataillent depuis des années pour prendre des cours dans une salle de spectacles, la promesse de leur apporter une bouffée d’oxygène : améliorer leurs conditions d’études qui ont toujours été au-delà de ce qu’on peut supporter. Il faut espérer qu’ils n’auront pas eu que la consolation de pouvoir confier leurs souffrances au ministre.

Cela fait des années que tous, enseignants, presse, étudiants crient au loup à propos de la situation qui existe à l’université au Mali. Les mêmes problèmes restent irrésolus en dépit des réformes initiés en 2011 et qui ont conduit à la division en quatre grandes entités de l’université de Bamako dans le but de faire face au problème d’effectifs pléthoriques. Aujourd’hui, l’enseignement supérieur compte plus de 100 000 étudiants. Résultat : les amphis sont toujours pleins à craquer, les professeurs sont débordés et ont l’impression de faire plus un meeting qu’un cours magistral. Cela fait des années que cette salle de spectacles fait office de classe, et les étudiants n’ont pas attendu ce régime pour attirer l’attention sur les conditions sinistres dans lesquels ils étudient. Qu’on n’aille surtout pas croire qu’il a fallu que le ministre s’y rende pour se rendre compte que tout y va mal. Non, tant s’en faut. Et pour faire croire qu’on travaille pour pallier ce problème, on promet des infrastructures, on brandit l’université de Kabala comme une bouée de sauvetage, on continue de battre le même tambour avec les mêmes cris, les mêmes promesses. Le rantanplan se poursuit. Alors que la vérité est ailleurs.

La vérité est que dans ce pays, pour parler de façon triviale, les pouvoirs publics se moquent, se sont toujours moqué du savoir. C’est tout, le reste est de la roupie de sansonnet. A l’université, les facteurs d’optimisme manquent, seul le courage et la détermination de tous ces étudiants, suant sang et eau, empêchent l’affliction de triompher.

De fait, il ne faut pas résister à livrer cette analyse psychosociale selon laquelle la classe dirigeante a laissé en plan l’université : elle n’est pas au centre de sa préoccupation, surtout que la plupart d’entre eux préfère placer leurs enfants loin de tout ça, loin de cette université publique livrée au chaos, en les envoyant à l’étranger ou Mali dans des écoles surpayées pour les soustraire à cet enseignement déphasé, ces conditions d’études sinistres. Une classe dirigeante qui, avec la peur du lendemain, veut tout subjuguer convaincue que l’avenir du pays ne peut et ne doit reposer que sur ses propres enfants. Des enfants pour lesquels elle est prête à tout.

Il va sans dire qu’il n’y a pas que ça. En plus du diagnostic sans concessions fait, en 2014, par le Comité de pilotage de la concertation nationale sur l’avenir de l’enseignement supérieur au Mali (CNAES), il faut dire que même si les infrastructures sont là, les revendications surgiront : celles des étudiants. Celles des profs (arriérés d’heures supplémentaires…).

Mais aujourd’hui, il apparaît clairement qu’il faut s’occuper de l’enseignement supérieur. Pour l’avenir du pays et des enfants. Il ne fait aucun doute que la base de tout développement est l’alphabétisation et l’instruction obligatoires pour toutes et tous. C’est une politique à long terme, qui doit être menée d’une main de fer, et qui, encore une fois, est l’unique voie vers un développement du pays. C’est cela que ce régime doit comprendre, au lieu de passer son temps à faire croire qu’il travaille pour « remettre à l’ordre » dans l’université. Et on le sait déjà: « Gouverner, c’est faire croire ». (Machiavel).

Boubacar Sangaré

 

Source: lesechos

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