Voilà qui risque de ne pas améliorer les relations déjà dégradées entre Washington et Kaboul. Hamid Karzaï n’est pas disposé à signer, avant plusieurs mois, l’accord de sécurité avec les Etats-Unis censé définir les modalités de la présence militaire américaine après le départ des troupes de l’Otan à la fin de l’année. C’est ce que croit savoir le Washington Post.
Le journal américain se fonde sur un télégramme diplomatique classifié, émanant de l’ambassadeur américain à Kaboul. Dans ce document, James Cunningham explique qu’il ne pense pas qu’Hamid Karzaï signera l’accord bilatéral de sécurité avec Washington avant l’élection présidentielle prévue en avril.
Le chef de l’Etat afghan souhaiterait laisser son successeur le promulguer, ne pouvant pas lui-même se représenter à l’élection. La multiplication des visites de délégations américaines à Kaboul ces derniers temps semblent donc ne pas porter ses fruits.
L’accord, qui définit les modalités de la présence américaine après le retrait des 75 000 soldats de l’Otan à la fin de l’année, avait pourtant été approuvé par la Loya Jirga, l’assemblée traditionnelle afghane, en novembre dernier.
Mais après cela, Hamid Karzaï a fixé de nouvelles conditions, parmi lesquelles le fait que les Etats-Unis persuadent les chefs talibans d’entamer des accords de paix avec le gouvernement afghan, et que les détenus afghans de la prison américaine de Guantanamo soient libérés.
Depuis, la signature de l’accord, qui aurait dû intervenir à la fin de l’année dernière, ne cesse d’être repoussée et les relations entre Kaboul et Washington de se détériorer, au point que les deux présidents n’auraient plus eu de conversation téléphonique depuis plusieurs mis.
rfi