Dans une adresse à la nation ce jeudi soir 19 décembre, le président guinéen Alpha Condé a annoncé son intention de soumettre le projet de nouvelle Constitution à référendum, malgré l’hostilité de l’opposition et de la société civile.
Dans son allocution, le président guinéen a indiqué qu’une commission technique a déjà travaillé sous la conduite du ministre de la Justice, qui a produit un avant-projet de Constitution.
« Depuis un certain temps, le débat sur l’opportunité, la nécessité de doter la République de Guinée d’une nouvelle Constitution en remplacement de celle du 7 mai 2010 s’est instruit dans notre pays, a expliqué Alpha Condé. Au regard du caractère fondamental et vu les recommandations exprimées par le chef du gouvernement, j’ai instruit le ministre de la Justice, garde des Sceaux, en charge des relations avec les institutions républicaines de prendre les dispositions pour élaborer un projet de Constitution dans le sens des recommandations faites par l’ensemble des acteurs ayant pris part aux consultations. »
Comme l’exige la Constitution en vigueur, Alpha Condé dit avoir saisi le président de l’Assemblée nationale d’une demande d’avis consultatif sur le texte de l’avant-projet dont copie lui a été envoyé à cet effet.
Alpha Condé dit avoir saisi ensuite la Cour constitutionnelle d’une demande d’avis de conformité de la démarche. « Après examen de projet de Constitution par la Cour constitutionnelle et réception de l’avis conforme de celle-ci, j’ai décidé de rendre public le contenu du texte », a poursuivi le président guinéen.
« Explications approfondies »
Il a indiqué que « ce projet fera l’objet d’une large vulgarisation avant son adoption par le peuple souverain ». C’est pourquoi il a instruit « le ministre d’État, ministre de la Justice, garde des Sceaux, et tous les autres départements ministériels concernés d’organiser des explications approfondies sur les principales articulations du projet de nouvelle Constitution », a-t-il expliqué. « Cela doit permettre à la population de s’approprier le contenu et de se prononcer le jour venu pour ou contre en toute connaissance de cause. »
Alpha Condé, élu en 2010 et réélu en 2015, s’est une nouvelle fois gardé de déclarer, lors d’une allocution télévisée, s’il comptait briguer sa propre succession fin 2020 à l’expiration de son mandat actuel, comme l’intention lui en est largement prêtée. Depuis des semaines, la Guinée est le théâtre de manifestations de masse contre une révision de la Constitution.
RFI