En Guinée, la junte au pouvoir a autorisé, le mardi 30 novembre 2021, le retour des ex-chefs d’État Sékouba Konaté et Moussa Dadis Camara dans le pays. C’était à travers un communiqué lu à la télévision nationale par le lieutenant-colonel Aminata Diallo porte-parole CNRD, en présence de plusieurs membres de la junte.
C’était dans un communiqué rendu public, mardi, que la junte ayant renversé le président Alpha Condé, le 5 septembre dernier, a autorisé deux ex-chefs d’État du pays à retourner en Guinée. Lu par la porte-parole du Comité national de redressement et du développement – CNRD, lieutenant-colonel Aminata Diallo, la junte a indiqué dans son communiqué que c’est dans le cadre du renforcement de l’unité nationale et d’apaisement que le CNRD et son président, le Colonel Mamady Doumbouya, ont favorablement accueilli les demandes de visites au pays formulés par les anciens présidents exilés, le commandant à la retraite Moussa Dadis Camara et le général d’Armée à la retraite Sékouba Konaté.
Par ailleurs, la porte-parole du Comité national de redressement et du développement, Lieutenant-colonel, Aminata Diallo précise que le Gouvernement dans le communiqué le « Gouvernement sera très prochainement instruit par le Président de la Transition pour prendre attache avec les deux anciens chefs de l’État afin de d’examiner, au cas par cas, les modalités de ces visites ».
Selon la porte-parole de la junte, le lieutenant-colonel Aminata Diallo, le CNRD tient à informer la communauté nationale et internationale, que « cet acte purement humanitaire ne traduit en rien une volonté d’ingérence dans une quelconque procédure judiciaire ».
Rappelons que les deux ex-chefs, Moussa Dadis Camara sont exiles respectivement au Burkina Faso et en France. Par ailleurs, le 22 décembre 2008, dès l’annonce de la mort de Lassana Conté dont le régime était considéré comme « autoritaire », le Capitaine Moussa Dadis Camara s’est autoproclamé président du pays. L’ancien président guinéen, Moussa Dadis Camara, vit depuis plus 10 ans au Burkina Faso. En 2009 alors qu’il était chef de la junte, celui qui s’autoproclamé, président après la mort de l’ancien chef de l’État, Lassana Conté, a été victime d’une tentative d’assassinat. En outre, Sékouba Konaté devient le président de la transition. Celui qui a conquis le surnom de Tigre pour avoir fait montre de son ardeur au combat lors des guerres à la frontière libérienne et en Sierra Leone au début des années 2000 est respecté dans les rangs. Il organise en 2010, l’élection présidentielle qui porte le professeur Alpha Condé, récemment renversé par le colonel Mamady Doumbouya au pouvoir. Suite à ses critiques contre le régime de Alpha Condé, l’ancien président par intérim a été déclaré « persona non grata » dans son pays. Avant d’être déclaré aussi « persona non grata » au Maroc, pays où il résidait. Depuis, le Général d’armée à la retraite et ancien chef de l’État vit en exil en France avec sa famille.
Ibrahim Djitteye
Source: LE PAYS