Le gouvernement de la Guinée- Bissau a décrété deux jours de deuil national, dimanche et lundi, à la suite de la mort de 22 passagers d’un car de transport en commun qui a sauté sur une mine anti-char vendredi dans le nord du pays.
Le gouvernement a pris la décision après une réunion d’urgence pour analyser les circonstances dans lesquelles s’est produit l’accident provoqué par l’explosion d’une mine anti-char sur la route qui relie Bassora à Encheia dans le nord du pays
Durant le deuil national, le drapeau national sera mis en berne sur tous les bâtiments publics et les salles de divertissements seront fermées.
Au cours de sa réunion d’urgence, le gouvernement a créé une commission d’enquête pour déterminer les circonstances de l’ explosion.
Cette commission est composée du ministre de la Justice Carmelita Pires, du ministre de l’Intérieur Botché Candé, du ministre de la Défense nationale Cadi Seydi et du ministre de la Communication sociale Aguinélo Regala. Le gouvernement a également décidé de créer un autre comité de solidarité avec les membres des familles des victimes. Ce comité est présidé par le ministre de la Femme et de la Famille Blony Nhassé.
Selon des sources militaires, la mine qui a explosé a été abandonnée dans la localité, il y a plus de 40 ans, pendant la guerre de libération (1961-1974), par l’armée coloniale portugaise.
On estime à plus de 4.000 le nombre de mines anti-personnel et anti-char abandonnées en Guinée-Bissau.
Dans une interview accordée à Xinhua, le directeur général du Centre national de l’action anti-mine, César de Carvalho, a appelé à la reprise du déminage dans le pays.
Il a indiqué qu’il y a encore beaucoup d’engins explosifs et des bombes d’avions dans les casernes militaires qui devraient être supprimés, bien que la Guinée-Bissau ait été déclarée exempte de mines anti-personnel en 2012 à Genève, après onze années de déminage.
Il a invité les partenaires internationaux, en particulier le Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix dans le pays, à financer les activités de redémarrage de l’ élimination complète des engins explosifs en Guinée-Bissau.
“Pour l’élimination des mines et des munitions explosives, le pays a besoin de 600.000 dollars américains par an”, a déclaré M. Carvalho.