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Grève des syndicats de la santé, du développement social et de la promotion de la femme : UNE SEMAINE D’ANGOISSE POUR LES MALADES

Les deux syndicats à l’origine du débrayage présentent une kyrielle de revendications dont la satisfaction, estiment-ils, est nécessaire à l’amélioration des conditions de travail et de vie des travailleurs.

hopital gabriel toure patient malade

Le Syndicat national de la santé, de l’action sociale et de la promotion de la femme (SNS-AS-F) et le Syndicat autonome des cadres médicaux (SYNACAM) observent depuis hier une grève de 5 jours, dans les structures sanitaires et services de développement social et de promotion de la femme. Cet arrêt de travail a été bien observé dans les différents établissements de santé où certains malades, venus en consultation, ont été surpris par ce débrayage des blouses blanches. Au niveau des établissements hospitaliers, la grève est bien suivie, un peu partout. Mais conformément à l’article 87-47/AN-RM qui détermine le droit de grève, les administrations hospitalières avaient pris les dispositions nécessaires pour assurer le service minimum. Dans les différentes structures sanitaires, des équipes de garde étaient sur place pour soulager les quelques malades qui avaient recours à leur service. Le directeur général adjoint du Centre hospitalier universitaire (CHU) : Gabriel Touré, Tidiane Sylla a reconnu que la grève est bien observée. « Mais nous avons pris toutes les dispositions pour assurer le service minimum », a-t-il assuré. La situation est similaire du côté de l’Hôpital du Mali où les équipes de garde étaient bien présentes. Au niveau du service de radiothérapie (qui prend en charge les personnes atteintes de cancer), tout le personnel était présent compte de la spécificité de ce service. Des malades attendaient d’accomplir leur séance de radiothérapie. Le directeur général adjoint de l’établissement, Ousmane Attaher Dicko a expliqué que toutes les dispositions étaient prises pour atténuer les conséquences du mouvement. Le service de néphrologie du CHU du Point G, partage cette particularité de gérer des patients à haut risque, notamment les insuffisants rénaux. C’est ce service qui assure la dialyse des patients. A ce niveau, on n’observe jamais de grève. Par ce mouvement de grève, les syndicalistes entendent protester contre le peu d’empressement des départements de tutelle (ministère de la Santé et de l’Hygiène publique, celui de la Solidarité et de l’Action humanitaire et le ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille), à mettre en place un cadre de concertation pour discuter des résolutions issues du 12è congrès du SNS-AS-PF, tenu en 2012. Les préoccupations des grévistes portent sur la valorisation de la fonction socio-sanitaire, à travers l’adoption d’un plan de carrière. Ils réclament aussi la possibilité pour les travailleurs sociaux de passer le concours d’entrée à l’Institut national de formation des travailleurs sociaux. Les syndicalistes expliquent que cette passerelle n’est plus accessible aux travailleurs sociaux depuis plus d’une décennie. Selon eux, la vocation initiale de cet établissement scolaire était le perfectionnement des agents sociaux. Il convient de préciser que cette structure scolaire est maintenant tombée dans le giron du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Le maintien de l’Usine malienne de produits pharmaceutiques (UMPP), est aussi une revendication des syndicalistes. Cette entreprise de fabrication de produits pharmaceutiques peine, depuis quelques années, à trouver un repreneur stratégique dans le cadre de son processus de privatisation. Il avait été convenu que l’Etat continue à payer les salaires des travailleurs de l’usine en attendant sa privatisation. Aujourd’hui, l’Etat semble avoir des difficultés à faire face à cette charge. Une avance de 87 millions de Fcfa a été versée pour prendre en compte les salaires des travailleurs. Mais cette somme ne suffit pas et les grévistes réclament 98 autres millions de Fcfa pour boucler les salaires de 2016. Les deux organisations syndicales exigent aussi l’augmentation des primes de fonction spéciale et de garde. Les propositions faites dans ce sens sont de 100 000 Fcfa pour la catégorie A, 75 000 Fcfa pour la catégorie B et 50 000 Fcfa pour la catégorie C et 25 000 Fcfa pour les contractuels. Sur ce point, le secrétaire général du SNS-AS-PF, le Pr Mamadi Kané, n’a pu s’empêcher de faire une comparaison avec d’autres corps qui ont réclamé et obtenu beaucoup plus. En outre, l’intégration des primes de bi-appartenants dans le salaire aussi est un point de revendication des deux syndicats. A en croire le secrétaire général du SNS-AS-PF, ces primes sont bien intégrées ailleurs dans le salaire. Il cite, à titre d’exemple, le cas des bi-appartenants en France. Aussi, les syndicalistes ne décolèrent pas contre le ministère de la Santé et de l’Hygiène publique. Ils reprochent à ce département l’intention de remettre en cause les acquis. Il faut rappeler que ces primes accordées aux enseignants des facultés de médecine et d’odontostomatologie et de pharmacie qui officient également dans les établissements hospitaliers, devraient être payés par les structures hospitalières. Mais celles-ci n’ont jamais pu les payer. L’Etat s’est vu contraint d’y faire face. Selon les syndicalistes, le département de la Santé tenterait d’imposer le retour à une formule (le paiement de ces primes par les hôpitaux) qui a été un casse-tête pour ces établissements. Ils ont aussi des griefs contre la gestion des ristournes. Ils se disent surpris de trouver dans le circuit d’adoption, un projet de décret qui va modifier la gestion des ristournes. Un autre point de revendication des syndicalistes est l’intégration des contractuels à la fonction publique. Pour eux, ce reversement des contractuels dans la fonction soulagera les hôpitaux de certaines charges financières qu’ils peinent à assurer. Pour le Pr Mamady Kané, les lignes avaient commencé à bouger à ce niveau en 2012. C’est ainsi que 191 dossiers avaient été sélectionnés pour être soumis à un test mais le putsch a donné un coup d‘arrêt à l’évolution de ce dossier. Les grévistes protestent aussi contre « la violation de la liberté syndicale ». Ils soutiennent que certains de leurs camarades des Centres de santé et de référence (CSREF) des Communes I et VI et de Koutiala, ont été arbitrairement mutés. Les syndicalistes se disent ouverts au dialogue. « Nous sommes ouverts au dialogue social qui est pour nous une exigence de vérité », explique le secrétaire général adjoint du SNS-AS-PF, Issoufi Maïga. Il précise que les négociations avancent le département de la Solidarité et de l’Action humanitaire et celui de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille. Même si les promesses sont vagues. Il y a eu des accords de principe avec ces ministères, notamment pour le plan de carrière. Un document a été élaboré et serait parachevé dans deux mois. Le département en charge de la Promotion de la Femme aussi a promis de produire, dans 6 mois, un document sur le plan de carrière de ses travailleurs. Il est bon de rappeler que les deux syndicats avaient observé une grève de 48 heures les 20 et 22 septembre derniers. Faute d’avoir eu gain de cause, ils viennent de lancer un nouveau mouvement qui fera sans doute souffrir de nombreux malades.

B. DOUMBIA

Source : L’ Essor

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