En grève depuis hier pour dix (10) jours, les Comités syndicaux des CHU et hôpitaux de Bamako et de Kati exigent l’amélioration de leurs conditions de travail. Cette grève laisse des conséquences innombrables. Des milliers de patients sont privés de soins malgré un service minimum insignifiant. Des cas de décès sont déjà signalés dans plusieurs hôpitaux faute de soins.
Faute d’entente entre le gouvernement et les Comités syndicaux des CHU et hôpitaux de Bamako et de Kati, les hommes de blouse blanche ont entamé hier une grève de dix (10) jours allant du lundi 1er mars 2021 au vendredi 5 mars 2021 et du lundi 8 mars 2021 au vendredi 13 Mars 2021.
Les médecins exigent à ce que le gouvernement rendre effectives les mesures de sécurité et de motivation du personnel dans le cadre de la lutte contre l’épidémie à coronavirus.
Ils demandent de mettre le personnel bi-appartenant lésé dans ses droits en : payant intégralement leurs arriérés d’émoluments ; intégrant les dits émoluments dans leur salaire ; uniformisant les dits émoluments dans toutes les structures ; réalisant la convention Hospitalo-universitaire en y associant tous les acteurs.
Par ailleurs, ils invitent à parachever le processus d’intégration dans la fonction publique de l’Etat du personnel contractuel dont les dossiers ont déjà été traités en tenant compte de leur nouvelle situation administrative et en régularisant la situation de ceux déjà intégrés.
Les comités syndicaux demandent aussi à ce que le gouvernement rend effective la prise en charge gratuite des soins médicaux et du médicament pour le personnel socio-sanitaire assujetti à l’AMO conformément aux engagements et aux textes ; d’améliorer les conditions de travail des CHU et hôpitaux concernés par : le recrutement du personnel qualifié ; l’amélioration et l’adaptation des plateaux techniques en tenant compte de nouveaux défis sanitaires.
Parmi les autres revendications, nous pouvons citer le remboursement intégral des primes de fonctions spéciales prélevées et procéder à l’augmentation substantielle de ces primes de fonction spéciale ainsi que des primes de garde et des primes de monture ; la problématique du recrutement des attachés et chargés de recherche ; la problématique du foncier (Point G, HGT, HDB) ; la révision du plan de formation et de carrière des agents de santé ; le payement des primes Covid-19 dans les centres de prise en charge ; la gestion efficiente et consensuelle des ressources allouées aux services de santé ; l’application du décret concernant les actes personnalisés dans les structures publiques.
Cependant, si le droit de grève est reconnu par les textes du pays, les conséquences d’une grève des médecins sont inestimables. Au lieu de toucher directement les autorités, les paisibles citoyens sont les premières victimes. Quel que soit le service minimum, les dix (10) jours de grève vont sûrement laisser des traces, notamment des victimes pour manque de soins. Si l’amélioration des conditions de travail est un droit, les hommes en blouse blanche doivent aussi comprendre que sauver des vies, malgré une condition de travail difficile, est leur devoir moral.
Entamée hier, la grève a déjà fait des dégâts à Bamako. Des milliers de patients sans soins attendent impuissamment la mort devant des médecins assermentés.
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