Les parents d’élèves de l’école catholique Saint Kizito de Lafiabougou sont désemparés après la grève des enseignants dudit établissement, malgré une augmentation des frais de scolarité justifiée pour empêcher de telles situations.
« En faisant une promesse, on contracte une dette ». Une citation de Robert William qui doit interpeller la direction de l’école catholique Saint Kizito de Lafiabougou pour n’avoir pas honoré son engagement d’éviter les grèves.
En effet, avec le risque d’interruption des subventions de l’Etat aux écoles catholiques, cet établissement chrétien a décidé avec l’accord des parents d’élèves d’augmenter les frais de scolarité. Une alternative pour pallier le problème de trésorerie.
Déjà, trois mois après la rentrée des classes, selon des sources, le gouvernement, qui a accordé un sursis d’un an à l’application de sa décision de mettre fin au paiement des subventions à ces écoles, peine aussi à respecter ses engagements.
Conséquence : les enseignants sont en grève pour réclamer le paiement de deux mois d’arriérés de salaire, selon des sources. Or, l’engagement de la direction de Saint Kizito était : « Il faut payer plus » avec la promesse qu’il n’y aurait pas de grève.
Bien que sensibles à la situation, les parents d’élèves sont désemparés pour avoir accepté l’augmentation des frais de scolarité en vue de prévenir cette situation. Pour eux, ils ont accepté l’augmentation avec la conditionnalité que les élèves vont étudier dans un contexte normal, sans perturbation.
« L’école nous a exigé une augmentation des frais de scolarité cette année avec une garantie qu’il n’y aura pas de grève. Nous n’avions pas d’autre choix que d’accepter cette exigence, mais voilà que nous nous trouvons aujourd’hui dans l’incompréhension totale », a confessé un parent d’élève.
Hélas, contrairement à la promesse de la direction, les parents d’élèves sont mis devant un fait accompli avec un risque certain sur l’avenir des enfants. Et l’espoir fondé sur une année sans grève vient malheureusement d’être entaché par des arrêts de travail des enseignants au grand dam des parents. Une véritable indignation des parents après avoir consenti des efforts financiers supplémentaires.
En effet, depuis quelques années, les retards accusés par l’Etat dans le versement de la subvention à l’enseignement catholique ont engendré des difficultés financières aiguës entrainant du coup une crise financière sans précédent dans les diocèses avec des répercussions sur le bon fonctionnement de leurs structures éducatives : retard des allocations familiales, fermeture des droits AMO de certains enseignants, retard dans le traitement salarial, endettement des diocèses en vue de payer les salaires des enseignants.
PAR SIKOU BAH