Le gouvernement et l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) ont convenu d’un protocole d’accord à la suite du préavis de grève de l’UNTM, déposé le 2 octobre dernier. Mais il a fallu que les prédateurs de l’information et les curieux attendent jusqu’à 4 h 5 du matin pour savoir si la grève allait avoir lieu ou non.
Le lundi 27 octobre 2014, il est 15 h. La délégation de l’UNTM est dans la salle de conférence pour la reprise des négociations qui se déroulent à huis clos. A partir de 21 h, les choses s’accélèrent après deux heures de conclave entre 20 h et 21 h.
La centrale revient à la table et à la grande surprise du gouvernement, elle propose d’exclure l’ITS des négociations afin de permettre à chaque partie de mieux étudier la question en décembre. Mais, l’autre point d’achoppement, la valeur du point d’indice, est de nouveau sur la table.
Cette fois-ci, il faut négocier le calendrier d’application. L’UNTM redoute de tomber dans le piège des négociations précédentes où des acquis sont restés inapplicables sept ans après la signature des accords. Forte de cette expérience, elle exige que les acquis de la présente négociation soient appliqués le 1er juillet 2015 avec effet rétroactif sur la période de janvier à juin 2015.
Une série de suspensions s’enchaînent avec 5 minutes d’intervalle. Visiblement confiante, chaque partie tente de sonder les privilèges de l’autre. Ce jeu, qui va durer plus de 2 h, finit par énerver la commission de médiation. Les sages mettent entre parenthèses leur sagesse et réagissent.
A 22 h, le gouvernement se retire de nouveau pour se concerter sur le calendrier proposé par l’UNTM ; à savoir : 10 % d’augmentation de la valeur d’indice en 2015, 5 % en 2016 et 5 % en 2017. Au bout de 30 minutes de huis clos, le gouvernement revient avec le sourire.
Il semble avoir accepté toutes les exigences de l’UNTM. La presse et les autres curieux expriment leur soulagement. Mais deux minutes plus tard, coup de théâtre. L’UNTM se retire de nouveau et les coups de fil vont dans tous les sens. De retour, la centrale syndicale s’enferme pour un quart d’heure de consultation.
Une fois sur la table, les sourires sont crispés, les visages sont devenus graves, les paupières s’alourdissent, les pas de plus en plus pesants. Malgré cet état de fatigue, l’UNTM demande une énième suspension de séance. Là, les journalistes commencent à gronder. Il est 23 h. Les voix discordantes se font entendre au sein de la délégation de l’UNTM. Cette fois-ci, ils se concertent dans la cour et les membres du gouvernement sont à côté.
La lassitude a gagné tous les camps et c’est dans ce climat de fébrilité généralisée que les violons s’accordent enfin. A 23 h 45, commence la rédaction du protocole d’accord. Il est signé à 4 h du matin.
Fin de scène.
Maliki Diallo