Nommé le samedi 5 avril, le 19e Premier ministre du Mali, Moussa Mara a livré hier matin à la presse sa première déclaration dans laquelle il a dégagé les principaux axes de l’action gouvernementale et prévenu d’ores et déjà les Maliens par rapport à la résolution de la crise septentrionale. « La crise du Nord ne peut être résolue dans l’immédiat ». Pour réussir sa mission, il devra former une équipe restreinte de 20 à 22 ministres dont l’annonce sera faite ce vendredi.

C’est hier matin que la passation de service a eu lieu entre le Premier ministre sortant, Oumar Tatam Ly, et son successeur Moussa Mara. C’était à la Primature. Aussitôt après ce cérémonial protocolaire, le 19e Premier ministre de l’histoire du Mali (IBK fut le 9e) a livré sa première déclaration à la presse. Moussa Mara a d’abord salué le chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Kéita pour la confiance placée en lui pour conduire l’action gouvernementale.

Pour lui, c’est un grand honneur de conduire une si haute mission de la République. Une mission qui sera fondée sur un certain nombre d’axes dont le premier consistera à restaurer et à renforcer les institutions. Il s’agira de renforcer la gouvernance à travers l’amélioration des rapports entre les citoyens et l’Etat.

Le deuxième axe concerne la sécurité, au nord comme au sud. Sur ce point, Moussa Mara a sa conception de la crise du Nord. Pour lui, la crise est complexe d’autant plus qu’elle implique de nouveaux acteurs comme des narcotrafiquants, les jihadistes, etc. Il dit être certain que la crise ne peut être résolue dans l’immédiat. « Ça prendra du temps et quelle que soit la durée, il faudra informer les Maliens des options prises. Il faudra communiquer ».

Le nouveau Premier ministre entend faire de la réconciliation un axe majeur de son action. Mais une réconciliation qui sera fondée sur la vérité et la justice d’où la Commission dialogue, vérité, justice et réconciliation.

Moussa Mara entend créer les conditions du développement économique. Ce qui se traduira par une réduction de la pauvreté. Ce n’est pas tout, car le développement social sera aussi un axe prioritaire. En la matière, il s’agira de faire en sorte que les services sociaux de base comme l’éducation, l’eau, hygiène et assainissement soient accessibles aux Maliens.

Des messages
Moussa Mara entend mener sa mission avec l’état d’esprit de loyauté envers le chef de l’Etat. « Un membre du gouvernement ne saurait exister, s’il n’est pas loyal envers le chef de l’Etat », a-t-il prévenu. Le nouveau Premier ministre tient aussi à la solidarité gouvernementale comme à la prunelle de ses yeux.

La lutte contre la corruption sera une priorité de Moussa Mara et ça va commencer au niveau du gouvernement. « L’intégrité absolue des membres du gouvernement sera consacrée. Il ne faudra plus que la responsabilité soit un moyen d’ascension sociale », prévient Moussa Mara qui entend aussi récompenser le mérite et établir l’équité entre les citoyens.

Pour réaliser tous ces objectifs, le Premier ministre prévoit deux socles sur lesquels le gouvernement va se reposer. Le premier concerne la majorité présidentielle à laquelle Moussa Mara entend octroyer toute sa place et avoir des rapports cordiaux dans l’intérêt supérieur de la nation. Il n’oublie pas l’opposition qui sera aussi respectée d’autant plus qu’il ne peut y avoir de démocratie sans opposition.

Le second socle sur lequel va reposer l’action gouvernementale, c’est le peuple malien. Le Premier ministre appelle d’ailleurs à un décloisonnement de notre société. Il souhaite accorder un rôle important à la société civile.

Comme méthodes, Moussa Mara prône la culture des résultats. « Les résultats rien que les résultats. Pas les résultats en termes de réalisations, mais en bien-être des Maliens. Le président de la République et le gouvernement ne sont là que pour le bien-être des Maliens ». Pour cela, le Programme d’action gouvernementale 2013-2018 sera reconfiguré pour l’axer sur le bien-être des Maliens.

Aussi, la lourdeur administrative et l’indifférence seront des pratiques qui ne seront plus permises avec Moussa Mara. « Il faudra la constance dans l’action », enseigne le PM. Aux Maliens, Moussa Mara demande d’accompagner les actions du gouvernement en s’acquittant de leurs devoirs comme le paiement des taxes et impôts ou encore en embrassant la culture du civisme.
A quand la formation du gouvernement ? Pour Moussa Mara, ça sera pour le plus tôt possible. Aux dernières nouvelles, il devra former une équipe restreinte de 20 à 22 ministres dont l’annonce sera faite ce vendredi.

Abdoulaye Diakité

SOURCE: L’Indicateur du Renouveau