Le peuple malien ne peut et ne doit en aucune manière rester indifférent à la situation douloureuse qui frappe de plein fouet la Centrafrique depuis plusieurs mois. Et pour faire preuve d’altruisme, le Groupe de Réflexion pour la Contribution de Presse dans la Résolution de la Crise Centrafricaine (GRCPRC) est porté sur les fonts baptismaux depuis ce 5 avril. C’était à la Maison de la presse de Bamako. A la loupe des leaders religieux, les racines du mal se trouvent dans la politique.
La cérémonie de lancement du Groupe de Réflexion pour la Contribution de Presse dans la résolution de la Crise Centrafricaine était placée sous la présidence de M. Oualy Sékou TRAORE, chef de cabinet du Ministère de la Communication. C’était en effet, une aubaine pour les leaders religieux d’analyser les sources du mal centrafricain et d’en faire un épilogue qui permette de ramener les différents protagonistes à de meilleurs sentiments.
En effet, soigner l’image de la Centrafrique avec sa capitale Bangui, la coquette par un appel à la tolérance religieuse, c’est la leçon d’humanisme que veulent donner les leaders religieux du Mali à tous ceux qui ont un cœur qui bat pour l’Afrique en général et la Centrafrique en particulier.
Dialogue des religions
Le décor était bien planté ce samedi 5 avril à la Maison de la Presse de Bamako. Plusieurs leaders religieux de notre pays ont répondu présents. L’image était à la fois belle et captivante traduisant du coup notre richesse culturelle qui donne du poids aux différentes religions de vivre ensemble. Preuve pour Hampaté BA d’affirmer que « La beauté d’un tapis provient de la variété de ses couleurs. »(Lire notre édito)
La présidence remarquable de M. Mahmoud Dicko, Président du Haut Conseil Islamique du Mali aux côtés de M. Edmond Dembélé, représentant de l’église Chrétienne est un geste fort, courageux qui doit pouvoir inspirer plus d’un. Etaient présents également : le représentant du guide Anssar dine, M. Kassim Traoré, le Secrétaire général de la communauté centrafricaine et un parterre de journalistes.
En effet, l’actualité Centrafricaine fait couler beaucoup d’encre et de salive. A la radio comme à la télévision et sur les pages des magazines, les images sont atroces et le commentaire est souvent difficile .C’est une situation que doivent diagnostiquer tous les Africains afin d’apporter des éléments de réponses fiables qui éviteraient dorénavant de tomber dans de pareils cas.
C’est dans cette optique, à en croire ses initiateurs, que le Groupe de Réflexion pour la Contribution de la Presse dans la Résolution de la Crise Centrafricaine entend œuvrer après avoir procédé au lancement de ses activités la semaine dernière à la Maison de la Presse.
Il s’agissait aussi pour ce Groupe de célébrer la tolérance entre les religions. C’est pourquoi on pouvait lire quelques messages très évocateurs portés sur des banderoles : « Un seul peuple centrafricain’’.
Les conséquences de la mauvaise gouvernance
Les leaders religieux musulmans et chrétiens ont dénoncé sans ambages la mauvaise gestion qui, selon eux, est à la base de plusieurs conflits en Afrique. En effet, ils ne sont pas allés avec le dos de la cuillère pour situer le conflit centrafricain et malien dans toutes leurs dimensions.
Selon Mahmoud Dicko, président du HCIM, les conflits en Afrique, précisément le cas du Mali et celui de la Centrafrique sont les conséquences de la mauvaise gouvernance. « Il n’ya pas de conflit ethnique ni religieux, mais seulement un moyen pour les hommes politiques pour couvrir leurs échecs », a-t-il analysé.
Dans la même foulée, M. Dicko a décrié la politique occidentale sur le continent noir. Sans ménagement aucun, il a bien savonné les Occidentaux qui ont décidé de chasser Dieu dans leur espace public et qui prétendent à tout prix que le monde entier s’affranchisse de la tutelle de Dieu. Il a également fustigé le comportement des spécialistes en manipulation. « On fait croire à des esprits retors que leur valeur vient de la religion. C’est le cas du Mali, de la Centrafrique et ailleurs», a-t-il martelé.
M. Edmond Dembélé, représentant de l’église chrétienne s’est appesanti sur la gravité de la crise centrafricaine. Car, pour lui, aucune religion ne s’explique par la haine et la violence. « La bible condamne la violence et prône l’amour du prochain. Donc cette crise, elle est politique et d’origine économique », a-t-il précisé.
Quant M. Kassim Traoré, au nom du Guide spirituel Anssar dine, la presse a un rôle important à jouer dans la résolution de la crise. Pour sa part, la religion musulmane recommande la tolérance envers son prochain. Rappelons que le Bureau provisoire est présidé par notre confrère M. Bokary Dao, Directeur de publication du quotidien malien ‘’Le Républicain’’.
Mountaga DIAKITE
SOURCE: L’Agora