Il serait difficile de mettre un terme à la gestion consensuelle telle qu’elle était pratiquée sous l’ancien régime. Il suffit de se rappeler ce qui s’est produit lors du deuxième tour de l’élection présidentielle de 2013. Plus de la moitié des candidats avaient choisi de soutenir IBK qui était en meilleure posture. De la même manière, la composition du gouvernement frôle le consensus. Car, il répond à un besoin de représentativité des partis politiques présents à l’assemblée nationale.
Les élections législatives pointent à l’horizon. De ce fait, la plupart des partis ayant un peu de moyens se trouvent en ce moment en pleine consultation avec d’autres formations afin d’être en première ligne. En effet, de nos jours, les partis alliés au RPM (parti au pouvoir) pensent à doter le président d’une majorité confortable à l’assemblée nationale afin qu’il puisse diriger sans grande perturbation de son programme. Dans cet ordre d’idées, quels partis oseraient s’aventurer à choisir l’opposition radicale ?
Il faut rappeler que sous le régime AOK, c’est IBK qui a mis les opposants à rudes épreuves. Les opposants réunis au sein du COPPO ont dû essuyer un véritable camouflet. Certains ont été arrêtés, d’autres battus par les ‘’Ninjas’’ du GMS et trimballer dans la rue. Parmi eux, des hommes politiques ont été menottés et transportés dans des camions policiers pour passer devant leur belle famille. Les anciens du COPPO ont-ils oublié ? Les responsables des partis politiques comme le MPR, le RDP, le CNID-Faso yiriwaton, la COPP entre autres ont dû souffrir durant de longues années pour survivre pendant le règne du premier ministre IBK. De 1994 à 2000, les marches, meetings et autres manifestations des partis politiques de l’opposition étaient rares. Toutes ces cérémonies étaient sous haute tension à cause du climat délétère qui régnait entre le pouvoir en place et l’opposition. La méfiance était grande tout comme la peur. Il a fallu le départ d’IBK de la primature en faveur de feu Mandé Sidibé pour voir la décrispation du climat houleux qui opposait le COPPO et le pouvoir AOK. Le médiateur n’était autre que le sieur Ousmane Sy.
Le moins que l’on puisse dire c’est que bon nombre de partis politiques ont émis le souhait d’accompagner IBK à mieux gérer le pays durant les 5 ans. Pour cela, ils devront peut-être participer aux législatives aux côtés du RPM.
Il faut noter que le consensus pousse le pouvoir à faire les yeux doux face aux différents partis qui le soutiennent. Mais au regard de la rigueur du nouveau locataire de Koulouba, il faut s’attendre à ce qu’il change les méthodes de gestion. C’est dire que même si un membre du RPM agit de façon gauche, il s’expose au même titre que tout autre citoyen.
Dado Camara
SOURCE: L’Annonceur