Le Mali sort, petit à petit, d’une situation calamiteuse due à une crise sécuritaire qui a secoué tout le nord du Mali et ayant entraîné l’effondrement de l’Etat. Le processus du retour à une vie normale a été, cependant, renforcé par l’organisation d’élections présidentielle et législative. Un véritable défi qui a vu la forte mobilisation des citoyens maliens avec le soutien indéfectible de toute la communauté nationale. La somme des efforts connus, ont permis au Mali de tenir des échéances électorales apaisées, transparentes et crédibles. Il fallait, à tout prix, créer les solutions adéquates pour mettre le pays sur les rails. La nation malienne avait assez subi les effets néfastes du clientélisme, du favoritisme. D’où la nécessité pour le peuple malien de confier sa destinée à un homme intègre, capable de relever les grands défis du changement prôné.
Après cinq mois de son élection à la tête de l’Etat, le président IBK en qui les Maliens ont mis tout leur espoir, semble faire l’objet de déception compte tenu des contours des actes préliminaires posés non seulement par son parti le RPM mais aussi sa « famille ». Il faut reconnaître qu’aujourd’hui, la majorité des électeurs maliens qui avaient placé leur confiance en IBK, n’est pas satisfaite de la gestion des affaires publiques. On se pose la question de savoir qui du président ou de son fils, dirige le pays.
Des nombreuses nominations au sein du pouvoir et surtout la récente élection du président de l’Assemblée Nationale, prouvent à suffisance, que notre pays n’est pas à l’abri d’une révolution. Cette révolution qui tire ses sources dans le mode de gouvernance actuelle, sera militaire ou civile. D’où la nécessité pour IBK de revoir ses bases afin d’éviter d’emprunter le pas de ses prédécesseurs. Si les choses continuent sur cette lancée, il faut s’attendre au pire. De toutes les manières, les Maliens se sentent trahis par celui qu’on croyait être le libérateur. Celui-là qui a été choisi et préféré parmi tant d’autres pour des motifs valables.
D’abord, il faut noter que IBK a eu la confiance des Maliens pour son honnêteté, sa franchise, sa fermeté et son respect de la parole donnée, afin de résoudre les préoccupations de l’heure. Il s’agit de régler l’affaire de Kidal qui demeure un affront pour le Mali, et, enfin, de lutter contre la corruption et la délinquance financière qui a constitué l’une des causes les plus essentielles de l’effondrement du pays en 2012.
Ce qui est sûr, c’est que la gestion actuelle du pouvoir par IBK, aura des impacts considérables sur le RPM lors des municipales. Déjà, il faut s’attendre à une revanche des électeurs qui observent et qui suivent l’évolution de l’actualité politique. Au Mali, les gens croient bien que nous vivons un moment de gestion patrimoniale du pouvoir par IBK. Pour le Mali d’abord et pour le bonheur du peuple malien, il est temps pour le président de la République de prendre sa responsabilité. Car, quoi qu’il arrive, IBK est le seul comptable de son bilan. Pour ce faire, il doit se ressaisir pour son honneur et la dignité du Mali qui vient de loin.
Jean GOÏTA
SOURCE: Le Pouce