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Goumour Bidika : Les dessous de la chute d’un baron du narcotrafic

Agadez. Quartier Sabon Gari. 4 mars 2021. Il est 15 heures. Autour du domicile du richissime commerçant Goumour Itouwa Bidika, un grand et luxueux bâtiment, un bien étrange mouvement des éléments de forces de sécurité est en cours. Le baron nigérien de la drogue vient de tomber.

Soudain, un véhicule flambant neuf, vitres teintées à l’arrière, arrive en trombe et s’arrête devant le domicile de Goumour Bidika. Après quelques coups nerveux de klaxon, le portillon s’ouvre sur une personne venue s’enquérir du motif de la visite. Aussitôt, un homme bien habillé sort de la voiture et commence à gronder le gardien. « Le Boss est malade et vous nous le cachez. Ce n’est pas normal ! Ouvrez-nous vite le portail ! On est venu voir s’il va bien ! ». Le gardien, un peu confus, bégaie ceci « Le boss se repose mais il y a du mieux ! »« Ouvre vite le portail, des gens peuvent nous voir ! », réplique le visiteur. Le gardien s’exécute et le 4×4 s’engouffre dans la maison.

A peine immobilisé dans la cour, des agents de force de sécurité, cachés par les vitres teintées, sortent de la voiture avec empressement, armes à la main en intimant que personne ne bouge. Ayant déjà su, par recoupements, que le puissant narcotrafiquant Goumour Bidika se trouvait dans sa maison, les éléments des forces de sécurité, n’eurent aucune peine à le prendre dans sa chambre.

Tous les renseignements avaient confirmé la présence de Goumour à Agadez, puisqu’il a même été soigné dans la matinée dans une clinique de la place.  Aussitôt interpellé, il est emmené dans les locaux du service antidrogue d’Agadez en attendant les instructions de Niamey. Il lui est notifié que son interpellation fait suite à l’affaire des 17 tonnes de résine de cannabis interceptées le mardi 2 mars 2021 à Niamey.

Au cours de sa garde à vue dans les locaux de la police d’Agadez qui a duré plusieurs heures, les proches de Goumour Bidika ont fait des pieds et des mains pour obtenir sa libération mais rien n’y fit. « Des grands politiciens ont tenté en vain de le faire libérer ! On nous a dit que c’est Interpol et les Américains qui le cherchent pour trafic de drogue et complicité avec les terroristes lors de l’embuscade de Tongo Tongo, le 4 octobre 2017 », a confié un proche parent du baron de la drogue. Mais ce qu’ignorait ce proche, c’est que les enquêteurs ont clairement identifié l’implication de Goumour dans le trafic des 17 tonnes de résine de cannabis d’une valeur de 20 milliards de FCFA. Cette drogue a quitté Beyrouth (Liban) dans un container transporté par une société indienne jusqu’au port autonome de Lomé où elle a été chargée dans un camion d’immatriculation béninoise à destination de Niamey.

Réclamé par Niamey dans le cadre de l’enquête, Goumour Bidika est conduit à Tahoua avant de continuer sur Niamey pour rejoindre treize autres présumés arrêtés dans le cadre de la même affaire. Gardés dans les locaux de la Cellule anti-drogue de Niamey, tous les présumés impliqués dans l’affaire des 17 tonnes sont déférés et mis sous mandat dépôt à la prison de haute sécurité de Koutoukalé. Depuis l’emprisonnement de Goumour Bidika, plusieurs réseaux s’activent aux côtés de son conseil d’avocats pour, à défaut de le libérer de prison, lui trouver un transfèrement de la prison de Koutoukalé à celle de Niamey. Ce qui fut fait. La CENOZO a appris de source digne foi que Goumour bénéficiera bientôt d’une évacuation sanitaire pour cause de diabète avérée. « Une évacuation qui n’est ni plus ni moins qu’une exfiltration de prison pour une luxueuse clinique du Maroc», pense notre source.

Qui est Goumour Atouwa Bidika ?

Goumour Bidika est un sexagénaire touareg originaire du département d’Iférouane dans la région d’Agadez. Il est connu pour être un guide courageux qui a toujours retrouvé son chemin dans les dédales du désert et des montagnes de son Talak natal. Très tôt, précisément au début de la rébellion touarègue des années 90, il s’initie au transport clandestin entre l’Algérie et le Niger. Toujours à la faveur de la rébellion, il a commencé à guider des trafiquants de cigarettes Marlboro sous la maestria de feu Cherif Ould Abidine. Ce dernier va définitivement le coopter et en faire un allié de premier plan.

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