Les travaux de concertations nationales sur la gestion des subventions accordées par l’État aux producteurs agricoles ont débuté lundi dans un hôtel de la place. La cérémonie d’ouverture était présidée par le ministre de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche, Mahmoud Ould Mohamed. C’était en présence du directeur national de l’agriculture, Oumar Tamboura, de nombreux acteurs du monde rural, ainsi que des représentants des Partenaires techniques et financiers.
Cette rencontre regroupe l’ensemble des acteurs concernés. Plusieurs études ont été réalisées dans ce domaine. L’objectif global de ces assises qui prendront fin vendredi 26 février, est de trouver des solutions durables, inclusives et appropriées au mécanisme de gestion de la subvention des intrants et équipements agricoles.
Le ministre en charge de l’Agriculture a indiqué que depuis la mise en place du gouvernement de Transition, son département s’est engagé sur les chantiers de réformes en profondeur de certaines préoccupations des acteurs du monde rural. Parmi lesquelles figure en bonne place la gestion de la subvention des intrants et des équipements agricoles.
Selon Mahmoud Ould Mohamed, les gouvernements successifs ont toujours inscrit dans leurs priorités, la mise en œuvre d’une politique de subvention aux producteurs agricoles comme levier d’amélioration de la production et de la productivité agricoles.
À ce titre, il a rappelé que la politique de subvention a démarré dans les années 2008-2009. Elle a coûté plusieurs milliards de Fcfa au budget national. «Après près d’une décennie de mise en œuvre, force est de constater l’existence de plaintes récurrentes des acteurs (producteurs, société civile et fournisseurs) relatives au mode de gestion de la subvention.
Les plaintes régulièrement enregistrées portent notamment sur le coût élevé des engrais subventionnés, la procédure de sélection des fournisseurs, la qualité et la quantité des intrants et équipements agricoles subventionnés, le mécanisme de distribution des intrants subventionnés, le ciblage des bénéficiaires de la subvention de l’État», a relevé le ministre en charge de l’Agriculture. Malgré ces efforts financiers considérables, les résultats attendus de la subvention restent encore mitigés, et cela en dépit des instructions des différents gouvernements et des propositions d’amélioration formulées par les Partenaires techniques et financiers (PTF).
Au regard des insuffisances constatées, le ministre Mahmoud Ould Mohamed a jugé nécessaire l’organisation de ces assises par son département. Elles permettront, selon lui, de faire l’état des lieux des différentes actions menées concernant la subvention des intrants, notamment les études et ateliers organisés.
Cela, afin de capitaliser les acquis, procéder à un diagnostic du dispositif institutionnel à mettre en place pour l’organisation, la gestion et la coordination des subventions, définir les critères de ciblage des producteurs bénéficiaires et de sélection des fournisseurs d’intrants et d’équipements agricoles. Ces concertations seront également mises à profit pour se pencher sur le mécanisme de distribution des intrants et des équipements agricoles en tenant compte du système de distribution électronique : e-voucher, des cas spécifiques de la Compagnie malienne pour le développement des textiles (CMDT), des Offices et des autres agences.
Pour sa part, le directeur national de l’agriculture a expliqué que l’organisation de ces concertations permettra de passer en revue l’ensemble des difficultés rencontrées dans la gestion de ces intrants agricoles subventionnés.
Il s’agira également de faire des propositions concrètes pour trouver des solutions durables afin que producteurs, éleveurs et les acteurs du domaine de la pêche puissent avoir ces subventions dans les meilleures conditions.
S’agissant des difficultés liées à la gestion des subventions, Oumar Tamboura a cité notamment les problèmes de ciblage des producteurs. Selon lui, l’enveloppe que le gouvernement donne n’est pas suffisante pour couvrir les besoins de tous les producteurs. Aussi des dispositions doivent être prises pour renforcer le contrôle de la qualité des engrais pour permettre aux producteurs de les utiliser afin d’augmenter la production et la productivité agricoles.
Makan SISSOKO
Source : L’ESSOR