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Gestion des affaires de la nation : L’opposition s’insurge contre le gouvernement

Les Maliennes et les Maliens, dans leur majorité, s’interrogent sur leur sort. Ils estiment que tout est bloqué et qu’il n’y a aucune issue de secours visible vers l’amélioration de leurs conditions de vie. Vigilance Républicaine et Démocratique (VRD), l’opposition parlementaire, après un temps d’observation, d’avertissement, a, afin de répondre à l’attente du peuple, décidé de passer à la vitesse supérieure. C’est ainsi que ce vendredi 13 juin, elle a mis sur la table du parlement une motion de censure contre le gouvernement

 

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Dans l’intention de pouvoir retrouver leur dignité, leur fierté et le bonheur commun, ce sont plus de 77% de Maliens qui ont porté leur choix sur Ibrahim Boubacar Kéïta comme président de la République. Homme de poigne pourtant, il est aujourd’hui en difficulté. Il semble seul à se débattre pour le Mali.
Alors, sans être ses ennemis jurés, seulement aussi des patriotes engagés pour un Mali nouveau, Soumaïla Cissé et ses collègues de l’opposition ont décidé de porter secours à leur frère président de la République. Comment ?
De septembre 2013 à nos jours, les faits sont têtus, la situation n’est pas rose. Loin s’en faut. Et chaque jour qui passe semble nous éloigner des vœux du président IBK lui-même. A cause de la nonchalance de son gouvernement et de ses acteurs. Face à une situation de plus en plus préoccupante, il est du devoir de l’opposition de sonner la sonnette d’alarme. D’où cette motion de censure contre le gouvernement Moussa Mara. Motion qui a été signée par 15 des députés présents de l’opposition. Que dit la motion de censure ?
Voici l’intégralité de ladite motion :
« MOTION DE CENSURE
Déposée en application de l’Article 78 alinéa 2 de la constitution et de l’Article 95 du Règlement Intérieur
La vie quotidienne des Maliennes et des Maliens est de plus en plus difficile : insécurité ; précarité ; chômage des jeunes ; effritement du pouvoir d’achat ; malaise de l’école etc..
Notre pays s’enfonce dans une crise économique, sociale et sécuritaire profonde marquée notamment par la mal gouvernance et la quasi absence de dialogue politique
Ainsi, depuis la prise en fonction du Président de la République en septembre 2013, les Maliens subissent de plein fouet les effets des errements dans la conduite des politiques publiques.
Aujourd’hui, notre pays n’a toujours pas un plan de sortie de crise et de relance de notre économie. Le pays se trouve en impasse sur plusieurs questions :
– la gestion calamiteuse des finances publiques avec des dépenses extrabudgétaires importantes en si peu de temps ;
– l’école qui va mal avec des incertitudes de l’année universitaire 2014 et des examens du D.E.F et du BAC émaillés de fraudes graves sans précédent;
– les mensonges au sommet de l’Etat (avion présidentiel, décision d’ouverture des hostilités à Kidal …etc.) ;
– le peu de lisibilité dans les négociations sur Kidal ;
– la quasi absence du dialogue politique ;
– la non approbation de la lettre d’intention avec le FMI ;
– la  dégradation du pouvoir d’achat et l’absence de politique de relance de l’investissement et de la consommation ;
– l’insécurité grandissante dans les villes et campagnes ;
– la corruption généralisée et la totale opacité dans la passation de certains grands marchés de l’Etat.
Les Maliens ont besoin que soient apportées des réponses appropriées et justes qui assurent l’investissement et la consommation. Il est urgent de mener une action d’envergure à effet immédiat des pouvoirs publics.
Et pourtant des solutions existent pour la prise en compte des préoccupations des Maliens et des Maliennes.
Dans cette optique il importe d’élaborer une lettre de cadrage politique définissant une vision claire prenant en compte les insuffisances constatées ci-dessus.
Il s’agit de sortir de la léthargie dans laquelle notre pays se trouve actuellement. Sur la base de la lettre de cadrage sus visée, il conviendrait de soumettre diligemment un plan gouvernemental au Parlement pour approbation. Par ailleurs, il est impératif de relancer l’investissement tant public que privé.
En déposant la présente motion de censure, les Députés de l’opposition souhaitent faire usage des moyens que leur donne la Constitution pour dénoncer les insuffisances actuelles constatées dans la conduite de l’Etat et présenter leurs propositions qui permettront de sortir de la crise économique, sociale et de gouvernance.
Pour tous ces motifs, nous demandons à l’Assemblée nationale de censurer le Gouvernement, en application de l’article 78 alinéa2 de la Constitution.
La présente motion de censure est appuyée par les 15 signataires dont la liste est jointe.
Bamako, le 13 juin 2014″
En outre, il faut noter que cette action est tout a fait démocratique. Car, selon le titre VI de la Constitution de 1992 qui parle des rapports entre le Gouvernement et l’Assemblée nationale, il est prévu cette motion. A cet effet, voici quelques passages de ladite Constitution:
» Article 78 : alinéa 2 :
L’Assemblée nationale met en cause la responsabilité du Gouvernement par le vote d’une motion de censure. Une telle motion n’est recevable que si elle est signée par un dixième au moins des membres de l’Assemblée nationale. Le vote ne peut avoir lieu que quarante huit heures après son dépôt. Seuls sont recensés les votes favorables à la motion de censure qui ne peut être adoptée qu’à la majorité des deux tiers des membres composant l’Assemblée. Si la motion de censure est rejetée, les signataires ne peuvent en proposer une nouvelle au cours de la même session. Le premier ministre peut, après délibération du Conseil des ministres, engager la responsabilité du Gouvernement devant l’Assemblée nationale sur le vote d’un texte. Dans ce cas, ce texte est considéré comme adopté, sauf si une motion de censure, déposée dans les vingt quatre heures qui suivent, est votée.
Article 79.
Lorsque l’Assemblée nationale adopte une motion de censure ou lorsqu’elle désapprouve le programme ou une déclaration de politique générale du Gouvernement, le premier ministre doit remettre au président de la République la démission du Gouvernement.
Article 80.
La clôture des sessions ordinaires ou extraordinaires est de droit retardée pour permettre, le cas échéant, l’application des dispositions de l’article 78. »
Quoi qu’il en soit, en s’insurgeant contre le gouvernement par cette action démocratique, l’opposition entend manifester sa désapprobation par rapport à la gestion des affaires de la Nation. Pour autant, elle ne rejette pas le président mais veut lui prouver davantage qu’il est temps que les choses changent. Et qu’en l’état actuel du Mali, il faut une gestion concertée afin d’aller vers un nouveau Mali. Un souhait toujours exprimé par le président IBK et tous les enfants du pays.

Boubacar DABO

SOURCE: Zénith Balé

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