Le ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Mme Traore Oumou Touré a reçu mercredi dernier, une caravane des jeunes de la plate-forme «Espace migration et développement» en provenance de la Région de Kayes et l’Association des communes unies de Logo Diamou.
C’était en présence de l’ambassadeur du Royaume des Pays-Bas, Jolke Oppewal.
«Non au départ clandestin» ; «non à la migration irrégulière de la femme» ; «le désert tue, la mer également » ; « lutter contre la migration irrégulière, c’est sauver l’avenir de la jeunesse» ; « je suis espoir de mon pays, le cimetière ambulant de la Méditerranée n’est pas pour moi» ; «ou encore la mer et le désert, des drames à ne pas vivre» tels étaient entre autres slogans que l’on pouvait lire sur les pancartes des jeunes de la Plateforme «Espace migration et développement» dans la Région de Kayes et l’Association des communes unies de Logo Diamou. Le président de l’association de jeunes de la Plate forme, a reconnu que la migration constitue l’une des principales sources de richesse des familles des migrants. Ce, a-t-il poursuivi, au regard du contexte national et international, marqué par la pauvreté, le chômage des jeunes, la recherche du bien-être familial et social, le phénomène migratoire touche de plus en plus les femmes et les enfants. Il a regretté le drame survenu en mer en juillet 2015 où 110 jeunes de Kayes, tous du Cercle de Bafoulabé, ont péri dans l’océan, ajoutant que des pertes en ressources humaines et matérielles sont causées par la migration irrégulière. Sachant que la pratique de la migration irrégulière prend de plus en plus de l’ampleur dans notre pays, le porte-parole des jeunes a mis l’accent sur les rôles et responsabilités de chaque acteur dans la lutte contre la migration irrégulière.
Pour lui, les actions d’information et de sensibilisations visent à réduire le phénomène. Il a suggéré la création des pôles de développement dans les zones à forte migration et la création d’une synergie d’actions entre les différents acteurs, pour le renforcement des capacités des structures faîtières et locales en leadership, plaidoyer et lobbying. Pour finir le jeune leader a cité le témoignage d’un jeune cultivateur qui demande aux autorités d’aménager plus d’espace pour développer l’agriculture afin de limiter la migration irrégulière et celui d’un autre jeune diplômé qui ne demande qu’ à être engagé dans la Fonction publique. Intervenant à son tour, l’ambassadeur Jolke Oppewal a assuré du soutien de son pays, avec un projet de 20 millions d’euros pour le développement et contre la migration irrégulière. Il a ajouté qu’il faut investir dans la formation et créer des emplois pour avoir des meilleures opportunités. «Nous avons bien voulu être partenaire à cette activité, car on a besoin de réelles perspectives pour la jeunesse du Mali», a poursuivi le diplomate. Quant au ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, elle a précisé que cette caravane a été programmée dans le cadre de la célébration du 31 juillet, date anniversaire de l’Organisation panafricaine des femmes (OPF), célébrée dans la région de Kayes cette année sous le thème : «Genre et migration». «A travers la conduite de cette caravane, vous venez de réaffirmer encore une fois, votre engagement vis-à-vis de notre pays», a-t-elle ajouté.
Mme Traore Oumou Touré a souligné que sur plus de 600 km, la caravane a dû animer, informer, sensibiliser en vue de conscientiser les différents acteurs sur leurs rôles dans la lutte contre la migration irrégulière qui fait trop de victimes. Au regard de son impact socio-économique négatif sur le développement de notre pays, ces activités, sans nul doute, vont entrainer des prises de conscience individuelle et collective dans les communautés pourvoyeuses de migrants sur les misères et sévices auxquels les jeunes sont confrontés lors des traversées du Sahara et de la Méditerranée.
Mme Traore Oumou Touré a remercié Abdourhamane Sylla, le ministre des Maliens de l’extérieure et de l’Intégration africaine qui lutte tous les jours pour apporter une réponse humanitaire aux conséquences désastreuses de la migration.
Et de conclure en ces termes : «Nous sommes des mères, nous donnons la vie, nous savons combien elle est chère et nous ne pouvons pas rester indifférentes face aux multiples drames».
Maïmouna SOW
Source: essor