A Paris, le procès de l’ancien capitaine rwandais Pascal Simbikangwa pour complicité de génocide se poursuit. Deuxième jour d’audience pour ce premier procès lié au génocide rwandais en France. Et les débats de cette deuxième journée sont consacrés essentiellement à l’examen de la personnalité de l’accusé, et notamment à son parcours au sein des services de renseignement.
Avec notre envoyé spécial au palais de Justice de Paris,
Suite à un accident de la route qui l’a laissé paraplégique, le capitaine de la Garde républicaine, Pascal Simbikangwa a dû faire un trait sur sa carrière militaire. En 1988, il intègre donc le Service central des renseignements, le SCR comme « simple agent », précise-t-il d’emblée
Lutter contre le FPR
L’objet du SCR dès 1990 est de lutter contre le Front patriotique rwandais, le FPR. « Les agents du SCR traquaient donc tous les Tutsis influents notamment les journalistes. On avait des informateurs, on recoupait les infos. Je suis vite devenu accro », explique Pascal Simbikangwa.
Méfiant, il précise cependant qu’il n’avait aucun pouvoir, que sa fonction était de rédiger des notes de synthèse. Et il explique aussi que seul le directeur général du SCR pouvait convoquer quelqu’un et l’envoyer au tribunal.
« Je suis devenu chômeur »
Mais en 1992, tout change. Le multipartisme est introduit au Rwanda. Des ministres d’opposition, des Tutsis et des Hutus modérés, entrent en fonction. Le Service central de renseignement est éclaté alors en trois entités. Pascal Simbikangwa se retrouve sur la touche. « Vous avez beaucoup perdu ? », relève alors le président de la cour d’assises, Olivier Laurent. « Oui, ça a été brutal. Un véritable supplice. Je suis devenu chômeur », confesse l’accusé.
source : rfi