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Gambie: la Commission vérité et réconciliation, objet de beaucoup d’attentes

La Conférence des chefs d’Etats et de gouvernement de la Cédéao [Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest] s’est tenue ce 22 décembre à Abuja, au Nigeria. Les participants sont revenus sur la situation politique dans les différents pays de l’Afrique de l’Ouest. La conférence s’est félicitée de l’évolution positive de la situation politique et sécuritaire en Gambie et a relevé l’installation de la Commission vérité, réconciliation et réparations. A Banjul, les victimes de la répression sous le régime de Yayah Jammeh attendent plus et considèrent que le nouveau gouvernement aurait dû faire beaucoup plus en matière de justice depuis deux ans qu’il est au pouvoir.

En Gambie, beaucoup de victimes comptent sur la Commission vérité et réconciliation pour redresser les torts qui leur ont été faits sous l’ancien régime de Yahya Jammeh. Comme Abdou Karim Jammeh, blessé à la jambe en l’an 2000 lors d’une manifestation étudiante réprimée par les forces de l’ordre. « Nos attentes sont vraiment très grandes, affirme-t-il. Mais moi, je crois que la Commission va faire les choses bien pour nous. Parce que la première chose qu’ils ont fait, cela a été de nous demander quels sont nos problèmes et à partir de là, ils ont compris qu’on voulait en priorité se faire soigner. Je pense vraiment qu’avec la Commission, on va obtenir justice ».

Mais pour Amadou Scattred Janneh, la Commission ne suffit pas. Cet ancien ministre emprisonné sous Yahya Jammeh considère que l’accent n’est pas suffisamment mis sur les poursuites judiciaires. « On est déçus, on est frustrés, déclare-t-il. On pense que beaucoup de nos préoccupations sont complètement écartées. Mais on pourrait envisager de lancer des poursuites privées, où une partie privée peut poursuivre devant les tribunaux des auteurs présumés de crimes, de façon indépendante de la Commission vérité ».

D’autres mesures auraient aussi dû être mises en place, sans attendre le début de la Commission vérité, selon Priscilla Ciesay, directrice du centre des victimes. « Il y a des personnes soupçonnées de crimes qui sont toujours à leur poste, rappelle-t-elle. Or, les victimes ont besoin d’avoir confiance en ceux censés leur apporter leur sécurité. Donc à cause de cela, on voit que certains droits ne sont pas respectés ». Les premières auditions de la Commission vérité, réconciliation et réparations devraient commencer en 2019, en janvier prochain.

RFI

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