Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a affirmé mardi 3 octobre que la force du G5 Sahel allait constituer « une bonne réponse aux questions sécuritaires dans la région » avec « le soutien de la France ». Mardi matin dans la capitale nigérienne, M. Le Drian s’est entretenu pendant près d’une heure avec le président Mahamadou Issoufou et a visité le poste de commandement de la force pour la zone centre, implanté à Niamey. Ce PC devait être terminé fin septembre mais les travaux ont pris du retard. Une conférence internationale de planification des contributions pour le G5 est prévue le 16 décembre 2017 à Bruxelles. En attendant, les pays de la région planifient déjà leur première opération. Reportage.
Avec notre envoyé spécial à Niamey, Olivier Fourt
La place d’armes n’est pas encore terminée. Dans les salles du centre des opérations, des fils électriques sans ampoules pendent du plafond. Pas de climatisation, pas d’ordinateur, pourtant dans quelques semaines le poste de commandement devra être opérationnel, assure-t-on au sein du commandement du fuseau centre de la force G5 : « Parallèlement avec les travaux qui se conduisent sur le site, nous sommes déjà en planification. La montée en puissance est en cours mais ça, ce sont des préoccupations pratiquement nationales au niveau des états-majors donc nous nous attendons tout simplement la mise à disposition des troupes. »
Les forces du G5 ne partent pas de rien. Depuis 2015 elles ont mené 18 opérations militaires conjointes transfrontalières. Objectif : d’ici la fin du mois aligner trois bataillons de 650 hommes prêts à combattre. « Tout ça se met en œuvre, et c’est une réponse nouvelle puisque c’est la prise en compte par les Africains eux-mêmes de leur propre sécurité », affirme Jean-Yves Le Drian.
La pleine capacité de la force doit être déclarée au printemps 2018. Quatre PC régionaux auront vu le jour : Niamey donc d’où sera conduite la première opération, Sévaré au Mali où les groupes armés opèrent jusque dans le Gourma, région difficile d’accès dans le centre du pays. Dans le sud-est de la Mauritanie, un PC de secteur sera monté entre Nema et Léré de manière à pouvoir notamment mener des actions vers la foret de Ouagadou, zone refuge de certains groupes armés. Même chose dans le Tibesti, dans l’extrême nord du Tchad, afin de surveiller la passe de Korizo.