Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne

Future premier ministre en remplacement de Modibo Keita, le RPM menace le Président IBK

Nous avons gagné les élections et nous allons gouverner ! Tel semble être le mot d’ordre des caciques du RPM qui sont en train de faire monter les enchères pour obliger le Président IBK à se plier à leur désir d’hériter du poste combien stratégique de Premier ministre. Une sorte de chantage qui ne fait qu’affaiblir l’actuel chef de l’Etat déjà occupé à relever de nombreux défis pour lesquels la réussite dépendra de sa capacité de mobiliser des énergies, sans considération partisane.

ministre developpement rural docteur bokary treta

Après le départ du banquier Oumar Tatam Ly qu’ils ont combattu pour précipiter sa démission en espérant hériter du strapontin, les caciques du RPM ont été déçus de voir débarquer à la Primature un certain Moussa Mara. Contre toute attente. Mais déjà, dans les rangs du parti, des cadres avaient compris que la nomination de ce jeune à forte personnalité constituait un rempart contre les barons du RPM qui ne cessent de réclamer que le poste de Premier ministre doit leur revenir, en tant que parti majoritaire.

Cette logique qui anime la bande menée par Dr Bocary Tréta, actuel ministre du Développement rural, a provoqué une lézarde au sein du RPM où de plus en plus, des voix se lèvent pour soutenir le secrétaire général du parti, Dr Tréta, dans son combat pour accéder au poste de Premier ministre.

Pourtant, dès après son élection et avant son investiture, IBK a regardé les cadres du RPM de face pour leur signifier que « ce n’est pas la victoire du RPM, mais sa victoire à lui IBK car c’est à lui que le peuple malien a fait confiance ». Avant d’ajouter que, par conséquent, il n’est redevable à personne. Quelques jours plus tard après cette sortie, nous avons appris que c’était pour mettre fin aux nombreuses sollicitations en matière de postes et certains cadres du RPM pensaient dès lors, qu’une fois la victoire acquise, le Mali devenait un gâteau à partager.

On rétorquera quand même que ce genre de discours n’était pas approprié pour régler pareille situation car on ne scie pas la branche sur laquelle on est assis. Malgré tout, le RPM est resté mobilisé pour lui donner une majorité confortable à l’Assemblée nationale. Même si les observateurs avertis diront que pareil résultat de la part d’un parti au pouvoir, cela n’étonne guère en Afrique.

Chat échaudé craint l’eau froide ! IBK, Premier ministre, était issu du même parti que le président de la République d’alors, Alpha Oumar Konaré. Ayant donc vécu ce genre d’expérience, IBK sait, par conséquent mieux que quiconque, apprécier les tenants et les aboutissants d’un pareil tandem pour diriger le Mali.

 

Une caution pour le contrôle du parti avant le congrès

 

Dr Bocary Tréta est actuellement le secrétaire général du RPM appelé à aller prochainement en congrès, au cours duquel un nouveau bureau sera certainement mis en place ; un bureau qu’il rêve de présider aussi. Faudra-t-il en ce moment l’enlever de la Primature si jamais IBK le nommait. Nommer Dr Tréta au poste de Premier ministre dès à présent, signifierait aussi de la part du Président  IBK, une caution pour le contrôle du parti avant le congrès. Alors qu’une guerre de tranchées est en cours entre différentes tendances qui le composent.

Mais le clan du Secrétaire général  ne désarme pas et dans cet élan, on parle de plus en plus de la formation d’un nouveau parti politique issu des flancs du RPM. Une sorte de boudoir pour Tréta et ses fidèles afin de manifester de manière bruyante leur mécontentement, si jamais IBK ne leur faisait pas confiance pour le poste de Premier ministre. Menace sérieuse ou simple épouvantail pour accéder à leur désir ? L’avenir nous le dira.

Cependant, il faut souligner que les choses ne sont pas faciles pour IBK balloté entre les desiderata des barons de son parti et les exigences des partenaires techniques et financiers du Mali qui, au nom de la recherche d’un climat propice au développement du Mali, notamment dans la paix et la stabilité, conditionnent leur accompagnement à une gestion plus consensuelle du pouvoir, notamment par une ouverture du Gouvernement à des compétences diverses, faisant fi de la question partisane. Rassembler les fils du Mali autour de l’essentiel, après la signature de l’Accord d’Alger, est-ce compatible avec les exigences de cadres du RPM qui dans leur élan partisan démesuré, écrasent même leurs alliés au sein de la Majorité présidentielle ?

Mais dans l’immédiat, un changement de Premier ministre s’impose. L’actuel numéro 1 du gouvernement n’arrive plus à faire la coordination entre ses ministres. Il est vrai qu’il avait dit qu’il ne restera pas au-delà du 31 décembre 2015. Aujourd’hui, le Mali ressemble à un grand malade évacué aux urgences et qui n’a en face de lui que des infirmiers. Oui un grand coup de fouet s’impose. La politique, c’est la saine appréciation des réalités. Il faut savoir les regarder en face. IBK doit être capable de faire preuve de bon sens politique et il n’a plus le droit de se tromper une fois de plus. Il faut qu’il trouve le Deus ex machina.  Et le plus tôt sera le mieux

 

La rédaction

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance