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Fuite des épreuves des examens de fin d’année : Preuve que le système est poreux

La récente fuite des épreuves du baccalauréat a révélé une porosité scandaleuse du système des examens. La procédure, qui est censée garantir le sacro-saint principe de la confidentialité, est-elle artisanale ?

 

 

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La fuite généralisée des sujets du DEF a amené Mme Togola Jacqueline Marie Nana à prendre certaines dispositions. Ces mesures ne semblent pas décourager le réseau des organisateurs de la fuite des sujets d’examen. Dans la mesure où elles n’ont pas permis de mettre les épreuves du bac à l’abri de la tentation. La question qui se pose est de savoir à qui incombe la responsabilité de la scandaleuse fuite des épreuves du baccalauréat dans le district de Bamako, à Mopti et Tombouctou ? Ce qui vient d’arriver a-t-il un précédent?

 

Le lundi 2 juin, une histoire de fuite des épreuves du diplôme d’étude fondamentale (DEF) éclate au grand jour au niveau de l’académie de la rive droite en dépit de la tentative de quelques chefs de centre et directeurs de centre d’animation pédagogique (CAP) de camoufler l’affaire, suite à une information selon laquelle une candidate qui serait l’épouse d’un directeur de CAP aurait dévoilé au sein de son centre une photocopie des épreuves d’anglais et de biologie avant même que celles-ci ne soient rendues publiques. Cette fuite des épreuves est venue montrer, encore une fois, que le système des examens au Mali est poreux.

 

Les nouvelles technologies, avec des inventions toujours plus perfectionnées comme les téléphones portables, les oreillettes intra-auriculaires, constituent un vrai défi à la lutte contre la fraude au baccalauréat. La généralisation des téléphones portables et autres  » smartphones «  chez les jeunes facilite la triche.

 

A cela, il faut ajouter la paresse encouragée par certains parents déterminés à soutenir leurs enfants dans la facilité.

 

Pour prévenir d’éventuelles fuites de nouvelles consignes doivent être prises afin de garantir la confidentialité des sujets. L’administration pourrait s’inspirer de certains pays qui ont connu cette situation. Comme le Maroc en 2006 et la France en 2011.

 

En ce qui concerne la France, le ministre de l’éducation de l’époque Luc Chatel, suite au rapport confidentiel sur la sécurisation du bac, a pondu une circulaire de 26 pages. Dans cette circulaire, tout a été passé en revue. Il s’agit de la préparation, l’élaboration et l’envoi des sujets, leur diffusion et leur conservation, le déroulement des épreuves elles-mêmes. Ainsi dans ces pays les universités sont responsabilisées dans l’organisation du Baccalauréat. Chaque recteur veille à ce que toutes les précautions soient prises pour garantir la confidentialité des sujets jusqu’au début des épreuves. Ces documents doivent être conservés dans un endroit sécurisé dont l’accès est très restreint.

 

En attendant de tirer au clair cette situation qui est en train de pourrir le système éducatif, la responsabilité de la fuite généralisée incombe-t-elle seulement au centre national des examens et concours dont le directeur a été limogé?

 

Elle ne doit pas s’étaler plus largement à un ministère de tutelle qui, à la surprise générale, a préféré la  » fuite en avant «  à la reconnaissance de sa responsabilité dans cette affaire ? La manière dont a été gérée cette crise est catastrophique pour les élèves.

 

Puisque certains ont composé à la lumière des bougies, car les examens se sont poursuivis jusqu’aux environs de 23 heures. Pour mesurer l’impact de tout cela, attendons la parution des résultats.

 

   Moussa SIDIBE

SOURCE: L’Indépendant

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