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Front social : Comment parvenir à la paix sociale ?

Dans un pays où le Président de la République perçoit une indemnité mensuelle de cent cinquante millions de francs (150 000 000) F CFA ;

Dans un pays ou le rapport annuel 2019 du vérificateur général indique des pertes financières de trois cent milliards de francs (300 000 000 000 F CFA).

Dans un pays ou le SMIG est de quarante-cinq mille francs (45 000 F) CFA pour les catégories socio professionnelles au bas de l’échelle.

Devant une telle injustice, comment voulez-vous que le front social ne soit pas en ébullition ?

Devant un tel dilemme, l’équation à résoudre n’est pas du tout simple. La véritable cause de la crise sociale réside dans l’inégalité qui existe dans le traitement salarial des fonctionnaires de l’Etat. Donc il est nécessaire d’instauré une véritable justice sociale.

Le gouvernement doit considérablement réduire son train de vie. Les travailleurs doivent avoir un comportement exemplaire pour sauvegarder les derniers publics de l’Etat.

Chacun de nous doit jouer sa partition pour créer une harmonie dans la gouvernance.

La crise sociale à sa cause aussi dans l’avènement de la démocratie, le 26 Mars 1991.

En effet, l’unité syndicale qui prévalait auparavant a volé en éclat pour faire place à une multitude de syndicats de branches.

L’Union Nationale des travailleurs du Mali (UNTM) qui était l’unique centrale syndicale a connu sa plus grande crise dans la foulée de l’avènement de la démocratie cette crise a abouti à la naissance le 20 Décembre 1997, d’une nouvelle centrale syndicale dénommée la « Confédération Syndicale des Travailleurs du Mali (CSTM) ».

De cette date à nos jours, le paysage du syndicalisme a beaucoup changé. Actuellement nous dénombrons quatre centrales syndicales et plusieurs syndicats Autonomes ou Libres qui ne sont pas affiliés à des centrales syndicales.

Les quatre centrales sont : l’Union Nationale des Travailleurs du Mali (UNTM), la Confédération Syndicale des Travailleurs du Mali (CSTM) la Confédération Malienne des Travailleurs (CMT), la Confédération Démocratique des Travailleurs du Mali (CDTM).

Ainsi, pour ramener le calme au niveau du front social, un dialogue doit être engagé entre le gouvernement et les partenaires sociaux.

Ce dialogue permettra de mener des reflexions poussées pour prendre des grandes décisions dans l’intérêt général du pays.

En outre, pour ce qui concerne la grève des travailleurs des Banques et Etablissement Financiers qui n’ont pas le même statut que les agents de l’Etat, des reflexions doivent être menées pour la sauvegarde des intérêts des clients des banques. Les associations des consommateurs doivent engager des actions vigoureuses pour la défense des consommateurs et de l’économie du Mali.

Les mouvements de grève répétitifs n’encourageront pas les investisseurs à venir dans notre pays.

Nous devons tous nous engager pour sauver notre pays de la situation marasme que nous connaissons.

Cela nécessite que des actions concrètes soient envisagées. Il s’agit notamment :

  • L’organisation d’un forum social regroupant l’Etat, les Employeurs et les Partenaires sociaux à savoir les Syndicats.
  •  La création d’un observatoire pour la transparence de la gouvernance. Cet observatoire aura pour mission d’endiguer la corruption en amont avec des stratégies spécifiques de lutte.
  • La création d’une coalition des partenaires sociaux pour la lutte contre la corruption.
  • La création d’une Cellule Sociale au niveau de la Primature. Cette cellule sera chargée du suivi, de l’évaluation et de la mise en œuvre des points d’accord issus des négociations tripartites.
  • La relecture des textes législatifs et règlementaires régissant le mouvement syndical et le droit de grève.
  • L’organisation des élections professionnelles pour choisir la Centrale Syndicale la plus représentative.
  • La recherche de l’unité syndicale en regroupant les syndicats par branches professionnelles. En outre, il faut interdire les syndicats Autonomes et Libres. Tous les syndicats doivent être affiliés à une centrale syndicale.

Pour apaiser la tension sociale, les autorités de la transition doivent engager un dialogue constructif avec tous les syndicats. Ce dialogue permettra d’observer une trêve pendant le période de transition.

Bamako, le 05 Décembre 2020

Yacouba Coulibaly

Administrateur des Postes à la retraite

Kalabancoura – Bamako

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