L’Assemblée nationale demandera des comptes au gouvernement ce matin sur la situation d’insécurité au centre et plus singulièrement sur le massacre d’Ogossagou. Et demain jeudi, ce sera autour du problème scolaire en ébullition depuis des mois.
Indignée, l’Assemblée nationale a décidé, hier mardi 2 avril, d’interpeller le gouvernement sur le drame d’Ogossagou qui a fait nombreux morts et blessés parmi les femmes et les enfants. C’est la deuxième fois que le gouvernement du Premier ministre Soumeylou Boubèye MAIGA est interpellé sur la dégradation de la situation sécuritaire et les conflits intercommunautaires, notamment au centre de notre pays.
Selon des sources, à l’Assemblée nationale, le gouvernement est attendu sur les mesures à prendre pour désarmer les milices, de renforcer la présence de l’armée dans ces zones. Et pour cause ? Les premières réactions de l’Etat ont été jugées de simagrée. En effet, suite aux odieux massacres d’Ogossagou, le gouvernement a limogé des responsables militaires et dissout l’association Dan Na Amassagou.
Pour l’honorable Belco BA, le comportement de l’Etat dans cette affaire laisse beaucoup de choses quant à sa capacité à endiguer les conflits intercommunautaires et de renforcer la sécurité dans le centre du pays.
Comme lui, le secrétaire général des Nations unies, Antonio GUTERRES, estime également que les conditions de sécurité se détériorent rapidement dans le centre du Mali.
«Les groupes terroristes et les milices gagnent du terrain et deviennent plus dynamiques et mobiles, et la montée des mouvements extrémistes amplifie d’anciennes tensions intercommunautaires entre groupes ethniques pour l’accès à la terre et à l’eau», a-t-il expliqué.
En 218, a-t-il rappelé, plus de 240 attaques contre des civils, responsables gouvernementaux maliens et membres de forces nationales et internationales, ont été enregistrées. Alors que ce chiffre était de 183 en 2016.
Le nombre de personnes forcées à quitter leur foyer, qui était de 40 000 il y a un an, s’est élevé à 123 000 en février 2019 et les cas d’utilisation d’engins explosifs improvisés dans le centre du Mali ont plus que triplé, passant de 29 en 2017 à près de 100 en 2018, a précisé le Secrétaire général.
En plus de la situation sécuritaire dans le centre, le gouvernement est attendu, le jeudi, sur le front scolaire. En effet, très critiquée pour avoir gardé profil bas sur la grève des enseignants, l’Assemblée nationale aura une belle occasion de se racheter.
Par Sikou BAH
Info-matin