Après quelques jours d’activisme du mouvement « Trop c’est Trop », la contestation contre le référendum constitutionnel du 9 juillet prochain s’élargit avec la création d’une Plateforme dénommée « AN TE-A BANA », en français, « Ne touche pas à ma Constitution ».
Pour la création de cette plateforme, une rencontre a regroupé, hier dimanche, à la Pyramide du Souvenir, des leaders d’associations, des mouvements et collectifs de jeunes, des partis politiques, des députés élus à l’Assemblée nationale, des organisations de la société civile, des artistes, tous opposés à cette révision constitutionnelle prévue pour le 9 juillet prochain.
Cette rencontre préparatoire était présidée par le président du PARENA, Tiébilié DRAME, qui avait à ses côtés, Mme Sy Kadiatou SOW ; l’honorable Amadou THIAM ; la représentante de la CNAS Faso Hèrè, Mme Mariam SAKO, le Dr Étienne Fakaba SISSOKO, etc.
De même, on notait la présence d’éminentes personnalités politiques de la République, des chercheurs, des artistes comme Master Soumi, Mylmo, du célèbre chroniqueur Ras Bath.
L’objectif de cette rencontre était de dégager une synergie d’action et des stratégies communes pour barrer la route au projet de révision Constitutionnelle entamé.
Au terme de 6 heures d’horloges d’échanges, les participants à cette rencontre ont décidé, entre autres : la création d’une Plateforme appelée « AN TE-A BANA », en français, « Ne touche pas à ma Constitution » ; la création de cinq commissions de travail pour une meilleure mobilisation du peuple contre le texte. De même, il est prévu l’organisation d’une marche à Bamako pour exige le retrait pur et simple du texte avec des manifestations dans les régions et les chefs lieu de cercle.
Selon le président Tiébilié DRAME, le président et son gouvernement tentent en ce moment un passage en force qui procède du mépris et de l’arrogance et qui heurte la conscience démocratique décident de réviser la constitution sans dialogue politique, sans concertation avec l’opposition et les forces vives du pays.
De ce fait, cette tentative de révision constitutionnelle divise le pays au moment où il a besoin d’être rassemblé pour faire face aux nombreux défis qui menacent l’existence de notre Nation.
En outre, a-t-il fait savoir, cette révision est initiée au moment où les 2/3 du territoire sont en proie à une insécurité rampante.
Selon le Constitutionnaliste, Bréhima FOMBA, ce qui manque à cette initiative du gouvernement, c’est le manque de consensus. Pire, le texte est truffé d’insuffisances juridiques chroniques qui rendent son application impossible en cas de OUI. « Le contenu est inacceptable », s’est-il insurgé.
Il sera suivi dans le même ordre d’idées par certains de ses compagnons juristes comme l’ancien ministre Me Abdoulaye Garba TAPO ; Me Abdramane, M. TOURE et Me Zana KONE qui ont tous dénoncé ce qu’ils qualifient de tentative de « tripatouillage de la constitution ».
Avec cette révision, a dit Me TAPO, nous allons vers une monarchie au moment même où les grandes monarchies constitutionnelles du monde sont en train de procéder à des réformes.
Abba MAIGA, du parti FARE Anka Wili est plutôt défaitiste. Il a estimé qu’en cas de référendum, le Oui risque de l’emporter avec les pressions et le tripatouillage. Pour cela, il a exigé le retrait pur et simple du texte avant la date du 9 juillet prochain.
Tour à tour, les différents intervenants ont tous dénoncé cette initiative du gouvernement avant d’appeler à la mobilisation générale contre le projet.
Au terme des travaux, il a été décidé de mettre en place un bureau de 13 membres dirigé par un représentant de la société civile et comportant : 3 représentants des partis politiques, 2 représentants des artistes, 4 représentants des mouvements de jeunes, 2 représentants des syndicats, etc.
Par Abdoulaye OUATTARA
Source: info-matin