François Hollande est ce lundi, sans sa compagne Valérie Trierweiler, aux Pays-Bas pour sa première visite officielle à l’étranger depuis la révélation, il y a dix jours, de sa liaison avec l’actrice Julie Gayet.
Hospitalisée le 10 janvier sous le choc de la publication quelques heures auparavant dans l’hebdomadaire Closer de la liaison du président avec cette comédienne de 41 ans, Mme Trierweiler, 48 ans, a quitté samedi après-midi l’hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrière.
La compagne du président, journaliste à Paris-Match, a rejoint la résidence présidentielle de La Lanterne, proche du château de Versailles, où elle doit “se reposer quelques jours”, selon son cabinet.
M. Hollande, confronté à un déchaînement médiatique sans précédent sur des affaires privées en France, a promis de clarifier la situation de son couple d’ici sa visite d’Etat le 11 février aux Etats-Unis à l’invitation du président Barack Obama et de son épouse Michelle.
En attendant il sera seul ce lundi au déjeuner officiel offert par le roi Willem-Alexander, alors que les Premières dames sont traditionnellement conviées à ces repas officiels.
A peine sortie de l’hôpital, sa compagne et toujours première dame a, elle, tweeté sur son compte personnel ses remerciements “du fond du coeur” à ceux qui l’ont soutenue.
Le président PS de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone, a dit espérer dimanche que Mme Trierweiler et M. Hollande “pourront sortir le plus rapidement possible de cette situation”. Dans une autre émission politique, le ministre de l’Intérieur Manuel Valls a réaffirmé que la sécurité du président n’a jamais été “mise en danger” lors de ses rendez-vous avec Julie Gayet.
Côté diplomatique, cette visite aux Pays-Bas, la première d’un président français depuis 14 ans, sera placée sous le signe d’un renforcement des relations franco-néerlandaises, alors que les deux Etats n’ont pas toujours été sur la même longueur d’onde au sein de l’UE.
“Reprendre un dialogue politique au plus haut niveau”
“L’idée s’est installée que la France et les Pays-Bas n’allaient pas dans la même direction”, explique un diplomate à Paris, avec la “caricature” de Néerlandais “libéraux” en matière commerciale mais dans le camp des “rigoureux voire austères” sur le plan des finances publiques face à une France plus axée sur la croissance et l’emploi. “Cette distance est souvent exagérée”, explique-t-on.
“Simplement, il faut reprendre un dialogue politique au plus haut niveau pour retrouver des propositions communes à un moment où l’UE entre dans une année charnière” avec en particulier la tenue des élections européennes en mai.
M. Hollande arrive à La Haye avec ses nouveaux habits de président social-démocrate assumé, lancé dans une opération de séduction en direction des entreprises avec lesquelles il vient de conclure “un pacte de responsabilité”. En substance, 30 milliards d’allègements de charges contre des créations d’emplois.
Le président aura des entretiens avec le Premier ministre libéral Mark Rutte. Elu en 2010 sur un programme de rigueur budgétaire et de durcissement de la politique d’immigration, M. Rutte, dont le ministre des Finances, Jeroen Dijsselbloem, est également président de l’Eurogroupe (instance réunissant les ministres des finances de la zone euro), entend ramener le déficit public néerlandais à 3% du Produit intérieur brut (PIB) en 2014 alors que la France a obtenu un sursis de deux ans, jusqu’en 2015.
Accompagné de trois ministres – Pierre Moscovici (Economie), Stéphane Le Foll (Agriculture), Thierry Repentin (Affaires européennes) – et de plusieurs PDG de grandes entreprises (Air France-KLM, L’Oréal France, Danone, BNP Paribas, Lazard, Total, Thalys, Sogeti-Cap-Gemini…), M. Hollande participera à Amsterdam à une rencontre avec des chefs d’entreprises français et néerlandais.
Pas de signatures de contrats commerciaux prévues mais seulement quelques accords de coopération et de partenariat.
Il se rendra également au siège de l’OIAC (Organisation pour l’interdiction des armes chimiques), chargée par l’ONU de veiller à la destruction de l’arsenal chimique syrien d’ici fin juin. Cette visite intervient deux jours avant l’ouverture de la conférence de paix de Genève II qui doit permettre de mettre fin à la guerre civile qui a fait en Syrie plus de 130.000 morts.
La Centrafrique, où la France est engagée dans une opération militaire périlleuse, sera également évoquée, alors que lundi un nouveau président de transition doit être élu à Bangui tandis que, le même jour, les ministres de la Défense européens sont réunis à Bruxelles pour décider de l’envoi d’une mission de soutien dans ce pays toujours en proie au chaos.
© 2014 AFP