« À Paris, le procureur n’a pas dit toute la vérité après les autopsies. Donc, concernant l’État malien, nous demandons une implication effective du président » Ibrahim Boubacar Keïta, « il faut qu’il se prononce et prenne partie dans cette affaire », a affirmé Assa Traoré, sœur d’Adama Traoré. « Il s’agit d’un Malien », le président Keïta « doit nous soutenir », a-t-elle dit.
Adama Traoré, 24 ans, originaire de Beaumont-sur-Oise, une commune populaire au nord de Paris, est mort suite à une interpellation menée au cours d’une opération visant l’un de ses frères. Les causes de son décès restent à ce jour inconnues.
Deux plaintes déposées par la famille
Lors de son arrestation, il avait été maintenu au sol sous « le poids des corps » de trois gendarmes, selon une source proche de l’enquête en France, citant les déclarations de l’un des militaires.
Sa mort, qualifiée de « bavure » par ses proches, a entraîné plusieurs nuits de violences à Beaumont-sur-Oise et dans les communes voisines. Sa famille a déposé en France deux plaintes dénonçant l’attitude des forces de l’ordre pendant et après son arrestation.
Transporté au Mali, le corps d’Adama Traoré a été enterré dimanche à Kalabancoro, dans la périphérie de Bamako, en présence de plusieurs membres de sa famille.
Discrétion de Bamako dans ce dossier
Les autorités maliennes sont restées discrètes sur l’affaire. Selon une source diplomatique, toute intervention du Mali dans le dossier est exclue. « Le Mali ne peut et ne doit pas s’immiscer dans les affaires intérieures d’un autre pays », a déclaré cette source diplomatique ayant requis l’anonymat.
« Le regretté Adama Traoré n’est pas malien. Il ne dispose d’aucun papier administratif qui prouve qu’il est malien », a-t-elle ajouté, mais les autorités maliennes ont accepté qu’il soit inhumé au Mali « sur la base de la sollicitude de sa mère qui, elle, est malienne ». C’est ainsi que « le consulat du Mali (à Paris) a facilité le transfert du corps d’Adama Traoré à Bamako », a conclu la même source.