L’ambassadeur du Gabon en France devrait rentrer dans les jours qui viennent à Libreville pour consultation, a indiqué le gouvernement gabonais lundi. Libreville marque ainsi son mécontentement après les propos tenus samedi sur la deuxième chaîne de télévision française par le Premier ministre français. Manuel Valls a en effet sous-entendu qu’en 2009, Ali Bongo n’avait pas été élu, du moins « pas comme on l’entend », selon son expression exacte. Mais hier, à Paris comme à Libreville on jouait plutôt l’apaisement.
Du côté du pouvoir gabonais, la petite phrase du Premier ministre français a fait mouche et l’on ne pouvait pas se contenter de traiter l’affaire par le mépris. A huit mois de la présidentielle, il fallait marquer le coup sans jeter non plus de l’huile le feu. D’où cette décision de faire rentrer l’ambassadeur.
A Paris, on joue la carte de l’apaisement. Le ministère des Affaires étrangères réaffirme que la France et le Gabon entretiennent des relations amicales et confiantes. « La France est très attachée à ses relations avec le Gabon sous la conduite du président Bongo, élu en 2009 », a déclaré Romain Nadal, le porte-parole du quai d’Orsay.
« Pour dissiper tout malentendu, notre ambassadeur à Libreville a été reçu par la secrétaire générale du ministère gabonais des Affaires étrangères. Nous souhaitons éviter toute mauvaise interprétation car il n’y avait pas d’intention de blesser », précise le diplomate français. L’ambassadeur du Gabon à Paris a lui été reçu à Matignon.
La tension a du mal à retomber
Mais la petite phrase du Premier ministre français continue d’agiter la classe politique gabonaise. D’un côté, les partisans du président Bongo ont du mal à décolérer.
De l’autre, l’opposition n’en finit pas de se réjouir de cette déclaration. Comme le candidat à la présidentielle, Jean Ping.
Source: RFI