Au sein de la Confédération des Etats du Sahel, la Françafrique a vécu. Paix à son âme tourmentée ! Des officiers militaires patriotes ayant une maîtrise parfaite du terrain, ont décidé de défendre l’intégrité de leur pays et de veiller sur les mamelles nourricières de leur espace, privant la France et les potentats locaux d’un lait abondamment et généreusement offert depuis des années, grâce à un système de prédation qui a conduit à spolier les populations et jeter leurs enfants sur les routes périlleuses de la migration. Telle une femme éconduite, la France revancharde veut déstabiliser le Sahel, distillant contre-vérités et duplicité, mais le coq gaulois est bien nu.
Les aveux de la honte : on nous a trop volés !
Les sorciers mangeurs d’âmes avouent toujours leurs crimes avant de rendre eux-mêmes l’âme. En mission commandée pour préparer les esprits à la difficile succession d’Alassane Ouattara en Côte d’Ivoire, l’avocat franco-libanais Robert Bourgi s’autorise des « confessions » qui laissent sans voix, tellement sont gravissimes les faits. Qu’on ne s’y trompe pas, les habitués du bois sacré ont nettement perçu le portrait-robot du dauphin putatif de la Françafrique. En effet, prenant à la légère l’équation Soro Guillaume, on s’attèle à mettre hors de course Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo, en oubliant que les voies de Dieu et celles des Ivoiriens restent imprévisibles et déterminantes. Le porteur de valises et de « djembés » ne fait que confirmer ce qu’on a toujours tenté de couvrir d’un voile de mépris, c’est-à-dire l’immixtion dans les affaires intérieures et le détournement de l’argent des pauvres par des dirigeants corrompus, pour être placés sur des comptes personnels ou remis à des chefs d’état européens kleptocrates, contre leur silence et leur protection. Les présidents abonnés à ces pratiques peuvent se permettre tous les abus sous l’œil approbateur des Européens, pendant que les autres sont constamment voués aux gémonies. Les coups d’état militaires sont ainsi devenus à géométrie variable, des mercenaires et des groupes terroristes sont formés, des bases militaires sont maintenues avec pour mission de protéger les régimes favorables et déstabiliser ceux qui ne veulent pas rentrer dans les rangs. En réalité, le souci des Européens n’a jamais été la promotion de la démocratie, le respect des droits de l’homme et, encore moins la bonne gouvernance en Afrique. Pendant que les ressources vitales des pays utilisant le franc CFA sont systématiquement pillées pour alimenter le Trésor français, les dirigeants kleptocrates de la Métropole soumettent ceux d’Afrique de leur giron à un véritable racket, avant de confisquer purement et simplement leurs avoirs en Europe, dès que ceux-ci ne seront plus aux affaires. En somme, c’est l’histoire du voleur volé qui aura du mal à crier « au voleur ». Quel cynisme ! Et tant pis pour ceux qui n’apprennent rien de l’histoire dégoutante des relations franco-africaines.
UN « PATRIOT ACT » POUR le malikura et l’AES
Comment ne pas établir un parallèle entre les aveux de l’homme lige et les déclarations de certains officiels français ? Jacques Chirac avait reconnu sans grand mal que l’argent dans les portefeuilles français venait en grande partie de l’exploitation de l’Afrique. De son côté, François Hollande a avoué que l’intervention de Barkane au Mali en 2013 était un acte de reconnaissance au sacrifice des soldats maliens morts pour la libération de la France. Quant à Nicholas Sarkhozi, il situe preuves à l’appui, les peuples les plus violents et les plus barbares du monde en Europe. Seule la fragilité de leur position ainsi que la violence extrême exercée sur eux, expliquent le stoïcisme de certains chefs d’état africains. C’est pourquoi, pour éviter que des opportunistes et des parvenus accèdent trop facilement comme par le passé à des postes de responsabilité, il faut adopter d’urgence un « Patriot Act » comme aux USA après les attentats de septembre 2001, pour légiférer sur la sécurité et le profil des futurs dirigeants de l’AES. En effet, lorsqu’il s’agit de la défense des intérêts supérieurs de la nation, il n’y a pas de compromis acceptable entre le mensonge et la vérité, et ce serait une discrimination positive que d’ériger le patriotisme comme condition pour accéder à des postes de responsabilité. A titre d’exemple, tous les dirigeants maliens savaient que la voie tracée par le président Modibo Kéita était celle de la souveraineté, de l’honneur et de la dignité, mais ils n’avaient pas l’étoffe du combattant politique et ont choisi des raccourcis qui ont conduit à des impasses en mars 1991, en mars 2012 et en août 2020. Il faut donc être reconnaissant à Assimi Goïta et à ses fidèles compagnons qui ont su s’assumer pleinement dans la défense des intérêts supérieurs du pays, en le ramenant sur la voie salvatrice qu’il n’aurait pas dû quitter. Aujourd’hui, les Africains se sentent réhabilités par les présidents du Burkina Faso, du Mali et du Niger qui sont des dirigeants d’un autre calibre, capables de dicter leurs conditions face à un nain qu’on a longtemps pris pour un géant. Les énergumènes politiques formatés ailleurs pour diriger nos pays, dont une liste restreinte avait été communiquée à Assimi par le président français lui-même, doivent être écartés sans ménagement de la gestion du pouvoir.
Les chefs d’état de l’Alliance des Etats du Sahel ont décidé de s’émanciper et de réhabiliter l’Afrique à la manière de certains pionniers lâchement trahis. Si la France et l’Europe veulent survivre, elles sont obligées de négocier aux conditions des dirigeants de l’AES qui ont le soutien total de leurs peuples et du monde libre. Quand l’ombre du pygmée grandit, c’est que le soleil n’est pas loin de se coucher. Le glas sonne désormais pour la vieille Europe dont le déclin semble irréversible devant la montée en puissance de l’Asie et de l’Afrique.
Mahamadou Camara
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Source : L’Alerte