Le chef de la diplomatie européenne, Josep BORRELL, a affirmé le lundi 28 mars la décision de cessation de certaines formations et les entraînements de l’EUTM destinés aux Forces armées maliennes. Pour l’instant, la suspension totale des activités de formation de l’UE au Mali n’est pas actée à défaut d’obtenir l’unanimité des États, selon M. BORRELL. 

Les autorités de la Transition du Mali et leur partenaire de l’Union européenne ont des divergences de point de vue depuis quelques mois sur la question du déploiement de Wagner dans notre pays.

Plusieurs fois interpellés sur le sujet, le chef de la diplomatie européenne a encore informé le lundi dernier le Parlement européen de sa décision de suspendre certaines formatons et les  missions d’entraînements de l’UE au profit des soldats maliens engagés dans la lutte contre le terrorisme.

« Nous venons de recevoir la réponse de la junte à nos demandes pour la poursuite des missions de formation et nous n’avons pas les garanties nécessaires pour continuer », a déclaré Josep BORRELL lors d’une audition devant le Parlement européen rapporté par Euractiv France.

Auparavant, le chef de la diplomatie européenne, remonté contre la présence de Wagner au Mali toujours nié par la Transition, avait envoyé une mission de clarification auprès des autorités maliennes qui devaient s’engager à ne pas mettre les soldats formés par ses missions au service de Wagner réputé, selon des Occidentaux, de commettre des exactions et des violations des droits de l’homme.

À défaut d’obtenir ces garanties, Josep BORRELL a ajouté : « nous n’allons pas les (MDRL les formateurs européens) retirer, car il faut l’unanimité des États membres pour cela et nous ne l’avons pas ».

En attendant, M. BORRELL a indiqué au Parlement européen avoir proposé « de recalibrer les activités opérationnelles dans les domaines les plus sensibles ».

Pour lui, un redimensionnement des missions est inévitable et une suspension de certaines activités est nécessaire.

À l’analyse de cette décision, qui a tout l’air d’une sanction à minima de l’Union européenne pour satisfaire l’ego de ceux qui veulent la suspension de la Mission de formation de l’UE, laisse remonter à la surface un malaise au sein de l’Organisation à cause de l’impossibilité à ce jour pour Josep BORRELL d’obtenir l’unanimité en vue de prendre une décision tranchée : l’UE suspend ou reste au Mali.

En attendant, les lobbies vont se poursuivre au niveau des ambassadeurs des États de l’UE et les décisions seront prises lors d’une réunion des ministres des Affaires étrangères en avril, selon M. BORRELL.

PAR SIKOU BAH

Source : Info-Matin