Le Secrétaire Permanent du G5 Sahel, Najim Elhadji Mohamed a accordé une interview au site nigérien Tamtam Info News dans laquelle il revient sur les dernières avancées réalisées par cette organisation. Son intervention s’est surtout axée autour de l’opérationnalisation de la force conjointe du G5 Sahel chargé de lutter contre le terrorisme, les Groupes Armés Terroristes, les Trafics illicites: drogue, armes, êtres humains…
S’agissant du cadre juridique dans lequel cette force évolue, il a rappelé qu’elle a été adoptée par décision de la 679ème réunion du Conseil de Sécurité et de Paix de l’Union Africaine le 13 avril 2017, par la Résolution 2359, du Conseil de Sécurité des Nations-Unies du 21 juin 2017, et la Résolution 2391 du 8 décembre 2017. Elle comprendra 5000 hommes, répartis en 3 fuseaux: Centre, (Burkina-Mali-Niger) Est (Niger-Tchad) et Ouest (Mali-Mauritanie) avec un commandement unique, basé à Sévaré au Mali.
Selon lui, il n’y a pas de blocage concernant le financement de cette force. Notons qu’à ce jour, le budget s’établit à 59, 2% sur les 423 millions d’Euros nécessaires au financement total de cette force, soit 250 550 000 euros. Il reste donc à mobiliser 172 450 000 d’euros soit 40,8% à mobiliser pour l’opérationnalisation de la force qui devrait atteindre sa montée en puissance au plus tard en mars 2018. Pour combler ce gap, l’Arabie Saoudite qui a déjà fait don de 85 millions d’euros et a annoncer sa disponibilité à fournir un appui aérien à la force conjointe prévoit d’accueillir un sommet du G5 Sahel dès le mois de janvier 2018. Ces annonces ont été faites, en marge d’une réunion de Soutien à l’accélération de l’opérationnalisation de la FCG5S, organisée le 13 décembre dernier, au Château de la Celle Saint-Cloud, sur initiative du président français Emmanuel Macron.
Il faut noter qu’auparavant une réunion s’est tenue le 11 décembre 2017 à Bruxelles entre les ministres européens des affaires étrangères et ceux du G5 Sahel, réunion au cours de laquelle, des partenaires ont réaffirmé leur soutien à la FCG5S, soutien qui se confirmera lors de la conférence sur la sécurité et le développement du sahel que l’Union Européenne organisera le 23 février 2018 à Bruxelles.
Cette réunion permettra de boucler le budget de la FCG5S et d’aborder les questions de développement. L’initiative « Alliance avec le Sahel » sera à cet effet à l’ordre du jour.
Outre la force conjointe, le G5 dispose d’un Comité de Défense et de Sécurité qui est l’organe d’orientation et de décision en matière de défense et de sécurité du G5 Sahel.
Signalons que le dispositif de défense et de sécurité du G5S s’inscrit dans l’Architecture de paix et de sécurité de l’UA et vise à opérationnaliser le processus de Nouakchott. Il comprend entre autres le partage des renseignements à travers la Plateforme de Coopération en Matière de Sécurité (PCMS) ; l’interopérabilité à travers le Partenariat Militaire de Coopération Transfrontalière avec BARKHANE, et les Opérations Militaires Conjointes Transfrontalières, les Groupes d’Actions Rapides de Surveillance et d’Intervention, la coopération sécuritaire et judiciaire ; le renforcement des capacités opérationnelles et la formation, à travers :
Le Collège de Défense de Nouakchott (Ecole Régionale de Guerre), Le Collège Sahélien de Sécurité à Bamako, L’Académie Régionale de Police au Tchad ; la recherche et la prospective à travers le Centre Sahélien d’Analyse des Menaces et d’Alerte Précoce; et enfin la réalisation et la réhabilitation d’infrastructures régionales de défense et de sécurité. Il faut préciser que le G5 Sahel est une organisation de sécurité et de développement, dont l’originalité réside dans le couplage, dans la réflexion en amont comme dans l’action en aval, entre la défense et la sécurité d’une part, et le développement durable et intégré d’autre part. Le G 5 Sahel s’est doté d’une « Stratégie pour le Développement et la Sécurité » (SDS) qui sera mise en œuvre à travers un « Programme d’Investissement Prioritaire » (PIP), dont la première phase couvre la période 2018 à 2020.
En terme de perspectives, il s’agira de parvenir d’une part à boucler le budget d’opérationnalisation dans la durée de la FCG5S et d’autre part à mobiliser les ressources nécessaires au financement et à la mise en œuvre de notre Programme d’investissement prioritaire du G5 Sahel (PIP) qui fera l’objet d’une table ronde prévue les 6 et 7 Mars 2018 à Bruxelles avec le soutien de l’Union Européenne. La réalisation de ces objectifs contribuera certainement à faire de l’espace sahélo-saharien, un havre de paix où il fait bon vivre pour le plein épanouissement de notre jeunesse et de l’ensemble des populations sahéliennes.
Source: Kibaru