Le champion africain du coton est à nouveau le Mali. Avec 1 million 330 balles de fibre blanche, soit 90 000 balles de plus que l’an dernier, le pays dépasse le Burkina Faso, selon les estimations du département américain à l’agriculture, l’USDA.
Les champs de coton ont été étendus au Mali. Mais c’est surtout le recul du Burkina Faso, l’ancien champion africain du coton, qui a permis au Mali de le doubler. Le Burkina Faso n’a pas produit plus d’un million 300 balles, 10 000 de moins que l’an dernier et 30 000 de moins que le Mali.
Le Burkina Faso avait pourtant lui aussi planté plus de coton, et dans des proportions plus importantes que son concurrent malien. Mais les rendements burkinabè se sont effondrés. Ils sont les plus mauvais depuis 22 ans : 333 kilos à l’hectare.
Une invasion de chenilles légionnaires au Burkina Faso
La sécheresse est partiellement en cause. Mais c’est avant tout le manque de soins apportés au coton qui explique le revers burkinabè. Depuis l’abandon des semences OGM, qui ne donnaient pas une aussi belle qualité de fibre, mais qui avaient un insecticide intégré, les cultivateurs ont dû revenir au coton conventionnel. Et ils doivent à nouveau épandre des pesticides six à huit fois par an, contre seulement deux fois par an du temps du coton Bt de Monsanto. Or cette année, les pesticides ont été massivement détournés du coton pour le maïs, envahi de chenilles légionnaires.
Rendements record au Cameroun
Dans le reste de l’Afrique de l’Ouest, le seul autre pays cotonnier à voir sa production chuter est le Tchad : les produits phytosanitaires ont manqué et le prix au producteur est faible, 220 FCFA le kilo, alors que la rémunération a été maintenue voire augmentée ailleurs, jusqu’à 300 FCFA le kilo au Sénégal.
Dans ce dernier pays, petit producteur de coton avec 40 000 balles de fibre cette année, les rendements n’avaient pas été aussi bons depuis neuf ans. Rendements en progression également au Bénin et en Côte d’Ivoire.
Mais c’est au Cameroun, en Afrique centrale, qu’ils franchissent les 500 kilos à l’hectare, même si, culture pluviale oblige, on est évidemment très loin des 2000 kilos à l’hectare du coton irrigué et mécanisé d’Australie ou des États-Unis.
Source: RFI