La grève générale décrétée par l’Union nationale des travailleurs du Mali (Untm), les 21 et 22 août derniers, a été un franc succès. Partout le mouvement a été largement suivi par les travailleurs. En somme, le pays a été paralysé pendant 48 heures. A l’heure du bilan, Katilé (secrétaire général de l’UNTM) et ses troupes ne cachaient point leur satisfaction. C’est de bonne guerre ! Car, les autorités avaient minimisé au départ la force de frappe de la centrale syndicale et elles espéraient un échec du mouvement.
Mais dès le jeudi (premier jour de la grève) les autorités se sont rendues à l’évidence. L’Untm, malgré les divisions internes ayant entraîné son affaiblissement, reste la première force syndicale du Mali. Elle vient de le prouver de fort belle manière. Quant au pouvoir, il doit tirer tous les enseignements de ce mouvement qui, en fait, est l’expression d’un ras-le-bol général, non pas des travailleurs seulement, mais de toutes les couches socioprofessionnelles. En effet, le pays se trouve aujourd’hui dans un état désastreux à cause d’une mal-gouvernance. Le tâtonnement, l’amateurisme, le pilotage à vue sur fond de gaspillage des ressources publiques, sont devenus les seules règles de gestion. Et comme réponses aux cris de détresse des populations et des travailleurs, le gouvernement a opté soit pour le mépris ou le mensonge.
L’on tente de faire avaler des couleuvres en arguant que le pays est débout, voire gaillardement sur la bonne voie. Or la grève de l’Untm vient de démontrer qu’une tension sociale couve désormais. C’est là un cinglant avertissement pour le pouvoir. Saura-t-il alors interpréter le signal à lui transmis par les travailleurs ? C’est là toute la question. En attendant, le fameux slogan de conquête du pouvoir « le Mali D’abord » devient un cauchemar pour les travailleurs et l’ensemble des couches maliens. Car, beaucoup d’entre eux avaient cru à ce slogan. Mais la réalité est là.
La Rédaction