La révélation est faite par Ahmadou Al Aminou Lo, le directeur national de la Bceao, à l’occasion de la Journée nationale de diffusion des comptes extérieurs. Le prétexte a été bien choisi pour revenir sur l’état des finances publiques au cours des années 2017 et 2018.
En effet, la Bceao a relevé un excédent de la balance des paiements de plus de 500 milliards de FCfa en 2018, après un solde global de la balance des paiements estimé à 50,2 milliards de FCfa en 2016, puis 125,6 milliards de FCfa en 2017 le solde de la balance des paiements se retrouve enfin à 527,3 milliards en 2018.
Selon le directeur national de la Bceao, Ahmadou Al Aminou Lo, les exportations du Sénégal continuent de progresser surtout avec les nouveaux minerais comme le zircon et le titane, dont le volume des exportations est passé de 259 millions en 2013 à 82 milliards de FCfa en 2018. Concernant les Industries chimiques du Sénégal (Ics), il a souligné qu’elles continuent également d’augmenter leurs exportations.
Quant aux importations, il estime qu’elles demeurent une préoccupation, notamment la facture pétrolière et les produits alimentaires.
D’où l’importance selon lui de cet outil d’analyse que constitue la balance des paiements pour les décideurs publics, notamment en matière de politique économique et monétaire.
Revenant sur la Journée nationale de diffusion des comptes extérieurs, Ahmadou Al Aminou Lo rappelle qu’elle a été initiée en 2009 pour entre autres, le renforcement du cadre de dialogue existant entre les secteurs publics et privés dans l’analyse économique et la diffusion des politiques économiques.
Dans un contexte marqué par la libéralisation des activités économiques et financières et les innovations technologiques, M. Lo a fait noter que l’économie sénégalaise a amorcé une nouvelle dynamique marquée par la consolidation de son cadre macroéconomique avec un taux de croissance de son Pib réel de plus de 6% depuis plusieurs années.
Au total, la Bceao souligne qu’au titre de l’exercice 2017, le solde des transactions courantes est ressorti déficitaire à -7,1% du Pib contre un déficit de -4,1% du PIB un an plus tôt. Ce profil reflète les soldes déficitaires des échanges de biens et de services (-13,9% du PIB) et du compte de revenu primaire (-2,8% du PIB), atténués par l’excédent du compte de revenu secondaire (+9,4% du PIB), tiré principalement par les envois de fonds des travailleurs migrants (1.174,1 milliards environ +10,0% du PIB).
Pour sa part, l’excédent du compte de capital (+2,0% du PIB) s’est consolidé et reflète notamment avec les subventions accordées à l’Administration publique.
Le solde des comptes courant et de capital traduit un besoin de financement, chiffré à 663,6 milliards, couvert par des capitaux nets au titre des investissements directs étrangers, des investissements de portefeuille et des autres investissements.
Par ailleurs l’incidence des transactions extérieures sur les actifs extérieurs nets du système monétaire a été positive, selon l’institut d’émission. Le solde global enregistre en effet, un excédent de 125,6 milliards contre 50,2 milliards un an plus tôt.
Sur la base des données provisoires, le compte des transactions courantes ressort un déficit de -8,9% du PIB en 2018, qu’il faut relier avec le déficit de la balance des biens et services de -15,9% du PIB contre -13,9% du PIB en 2017. Le déficit du compte courant a été partiellement atténué par sa position excédentaire du compte de revenu secondaire avec les transferts des émigrés.
La dynamique du compte des transactions courantes reflète principalement l’impact des acquisitions de biens d’équipement et de biens intermédiaires dans le cadre de la réalisation de projets d’investissement des secteurs public et privé ainsi que l’alourdissement de la facture pétrolière et alimentaire.
Ces impacts ont pu être partiellement atténués par les exportations de biens, notamment l’or non monétaire, les nouveaux minerais, les produits phosphoriques horticoles et halieutiques. Les exportations cumulées d’or monétaire, de titane et de zircon ont augmenté de 20% et de 26% respectivement en 2017 et 2018.
A moyen terme, la dynamique des comptes extérieurs devra refléter les effets escomptés de l’exploitation du pétrole et du gaz.
Djibril Dieng
Lejecom