Depuis l’avènement de la démocratie et la mise en place de fonds pour financer les activités de sensibilisation et de formation des militantes et des militants, la gestion du Comité Exécutif de l’ADEMA a été toujours décriée.
En effet, pendant les deux mandats du Président Alpha Oumar Konaré de 1992 à 2002, l’argent venait constamment renflouer les caisses du Parti. Tous les commerçants et grands cadres du Parti mettaient leurs mains à la poche. Parmi eux, le grand commerçant Bakoré Syllah, Babou Yara, les Directeurs de Banque les premiers responsables de la Douane malienne, les Ministres ADEMA se manifestaient régulièrement pour appuyer l’ADEMA qui était le plus grand Parti du Mali, sinon d’Afrique après l’A.N.C du Président Nelson Mandela en terme de représentativité dans le pays. 68% de la population malienne étaient militantes ou sympathisants de l’ADEMA. Il est même arrivé une fois à la veille des premières élections communales, qu’un Ministre ADEMA a eu à remplir les caisses du Parti à concurrence de 400 millions F CFA. A l’époque le Secrétaire à l’organisation du Parti Dr Bokary Tréta, avait une grande male, du même genre que celles achetées généralement par les bonnes appelées ‘’52’’, au moment de leur retour en famille au mois de juin. Cette male installée sur sa table était toujours bourrées d’argent.
Lorsqu’un responsable politique de l’une des structures du Parti se présentait et exprimait un besoin, Dr Tréta ouvrait la male et lui donnait le double de ce qu’il avait demandé. C’était vraiment le bonheur au Parti. Chaque cadre voulait qu’Alpha sache qu’il était le bon militant. Cette pratique a entrainé du coup une concurrence entre les cadres.
Au même moment, les Partis de l’opposition dont le regroupement s’appelait ‘’COPPO’’ avec comme Têtes de proue Maitre Mountaga Tall, Choguel Maïga, Mamadou Bamou Touré, Oumar Mariko etc…, étaient complétement dépourvus de tout moyen. Comme on le dit « Tout bonheur à une fin, tout ce qui commence fini, tout ce qui arrive, s’en va un jour, Rien n’est éternel ». Voici donc ce qui semble être le sort de l’ADEMA-PASJ.
Cette période de bonheur est finie avec l’arrivée du candidat indépendant ATT en 2002. Chacun des responsables du Parti, après avoir suffisamment amassé de l’argent à partir des différents postes de responsabilité qu’ils ont occupée, voulait être le candidat du Parti à élection présidentielle d’avril 2002. On connait la suite de cette histoire, des déchirures et la trahison ont fini par faire perdre le Parti. Dès lors, le Parti en terme de financement est devenu faible, sans grand moyen et ne vie que de financements publics. Tous les financements publics qui tombent dans les caisses du Parti, servent à payer des dettes contractées au paravent. Souvent pour financer les activités du Parti, le Comité Exécutif, dépose en gage le titre foncier de la parcelle du Parti devant abriter son siège à l’ACI 2000, pour avoir de quoi payer les salaires et les frais de locations du siège. La toute dernière grande surprise est l’utilisation dont a été faite le financement public de l’année 2015. En effet ce financement obtenu se chiffre à 408 millions F CFA. Sur ce montant à la date d’aujourd’hui, 350 millions F CFA ont été utilisés pour rembourser le prêt contracté avec la Banque Malienne de Solidarité (BMS). Le reliquat de ce financement et les fonds propres qui existent sont chiffrés à 120 millions F CFA. Ce montant est très insuffisant, pour financer les élections communales dans au moins 500 communes.
Le Comité Exécutif va-t-il s’endetter encore à la BMS, sachant bien que Dr Bokary Tréta, est l’actuel Président du Conseil d’Administration de la dite Banque ? Ce dernier va-t-il accepter de financer un concurrent ?
Les structures à la base ont donc intérêt de se prendre en charge pour ces élections du 20 novembre 2016, et ne rien attendre du Comité Exécutif car tous les fonds ont été dilapidés. Les ministres qui sont au Gouvernement ne le sont pas au compte du Parti, mais au compte du Président IBK. Pendant leur nomination, aucune structure du Parti n’a été contactée. C’est peut-être la raison fondamentale qui les pousse à s’activer afin que l’ADEMA ne présente pas de candidat à l’élection présidentielle de 2018. Nous y reviendrons dans nos prochains numéros.
Seydou DIARRA
Source: CARREFOUR