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Financement des projets des migrants candidats au retour : Les projets prometteurs d’un avenir certain ne sont pas légion

Si rentrer au pays est  un choix difficile pour bon nombre de migrants, certains se jettent tout de même  à l’eau grâce à l’aide au retour volontaire mise en place par le gouvernement français.

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Cette aide est exécutée par  l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII) via l’aide d’un opérateur technique pour le montage, la réalisation et le suivi du projet. Cette aide a permis de financer de 2007 à nos jours  plus de 500 projets dans la région de Kayes. Mais 25%  de ces projets ont été un échec.

En offrant une assistance financière  individualisée, les possibilités de réinsertion économique des migrants augmentent mais sont loin d’être garanties. Les moyens mis à la disposition des candidats au retour offrent une opportunité d’investir, avec plus ou moins de succès, dans la vie active.  L’aide peut varier entre deux et quatre millions de F CFA sous forme de subvention.

Seydou Diaouné est l’un des candidats au retour volontaire qui a fait sienne la formule selon laquelle : » on n’est bien que chez soi « . Après une trentaine d’années en France, Seydou Diaouné  décide de rentrer au Mali.  Pour ce faire,  il a bénéficié d’un appui   de l’Office pour mettre en place une société de  nettoyage industrielle dénommée  » ENI « . Vivre en France est un véritable calvaire, reconnait-il ajoutant que c’est pour cette raison qu’il a décidé de rentrer dans son pays  pour participer à son  développement économique à travers des activités génératrices de revenus.

» Actuellement, je me sens bien. J’étais très stressé après mon retour car je connais mieux la France que le Mali » a déclaré Seydou Diaouné. Avant d’indiquer que : » toutes les étapes de  la réalisation du business-plan ont également été des moments de tension « . Toutefois, il reconnait qu’après le premier financement de l’OFFI, il se sent vivre avec la responsabilité de réussir. » Aujourd’hui  je m’occupe du nettoyage des bâtiments de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali et d’autres structures de la place.

En plus des neuf contrats de nettoyage en poche, Seydou nourrit d’autres ambitions. Il est actuellement en discussions avancées avec  d’autres sociétés de la place qui ont été intéressées par la qualité de son travail.

Avant le lancement du projet de l’OFFI, Seydou Diaouné avait bénéficié de l’assistance d’un  opérateur pour la réalisation de l’étude de faisabilité  du projet.  Autre côté positif, l’Offi intervient dans toutes les phases du projet pour son aboutissement.

De nombreux obstacles pour ceux qui n’ont pas de soutien

Pour certains par contre, la réinsertion socio-économique reste difficile.

C’est le cas de Bourama qui n’a reçu aucun financement. Rentré de la Côte d’Ivoire où il a passé une dizaine d’années à la recherche du bien être, Bourama âgé d’une quarantaine d’années a regagné Sanankoroba sous la pression de ses parents. « J’ai été obligé de revenir, ma vieille mère me réclamait incessamment« , dit-il sans amertume.

Mais une fois au bercail, Bourama devait faire face à la dure réalité. » Comment s’insérer dans la société ? « .  Telle était la question qui taraudait son esprit à longueur de journée. C’est ainsi qu’il a pensé monter un projet sur le lavage des voitures. » L’économie que j’avais m’a permis d’aménager un espace « .

Au départ, nous indique -t-il, le lavage des véhicules marchait. Mais au bout de quelques années le marché n’était plus rentable. » Ça ne marchait plus bien. Il n’y avait pas assez de clients, la concurrence etait rude. Je n’arrivais plus à faire face aux dépenses quotidiennes« , dit-il.

 Il reconnaît tout de même que le fait de venir pratiquer un  métier  au pays est mieux que de rester à l’étranger.  Devenu chauffeur occasionnel, Bourama n’a pas d’occupation permanente. » Mon projet a échoué, mes économies se sont effondrées, mais je reste au Mali auprès de mes parents » a-t-il déploré.

Selon le directeur du Collectif d’ingénieur pour le Sahel, Moussa Sidibé l’OFII mobilise des opérateurs en France comme à l’étranger, qui, en apportant leur expertise (étude, suivi et formation) s’investissent afin de garantir la réussite des microprojets, amplifient l’accompagnement des migrants candidats à travers la réinstallation dans leurs pays d’origine. L’intervention de l’Office lui-même couvre les dépenses d’aide au projet  individuel.

Cette aide vise à soutenir le migrant, de retour dans son pays d’origine après un séjour en France, en l’accompagnant dans la création d’activités économiques génératrices de revenus, sous la forme d’appui à la conception et au suivi des projets ou des aides financière.

Moussa Sidibé, soutiendra que sont éligibles à ces aides les migrants porteurs d’un projet de réinstallation ayant bénéficié d’un dispositif d’aide au retour géré par l’OFII et les migrants, en situation régulière ou irrégulière, revenus par leurs propres moyens depuis moins de 6 mois, après un séjour d’au moins 2 ans en France.

A l’en croire cette aide a permis de financer de 2007 à nos jours  plus de 500 projets dans la région de Kayes. Et au final, 25 pour cent de ces projets ont été un échec.

 

                              Ramata TEMBELY

L’independant

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