Le président Ibrahim Boubacar Kéïta a achevé, vendredi, en fin d’après-midi, sa visite de trois dans la Région de Sikasso. La veille, jeudi, le chef de l’Etat avait, au pas de charge, mené plusieurs activités dont la Conférence avec les forces vives de la Région tenue dans la salle Lamissa Bengaly. La rencontre s’est déroulée en présence des membres de la délégation présidentielle et du gratin de l’administration du Kénédougou.
L’occasion était toute trouvée pour les forces vives de Sikasso de partager leurs préoccupations avec le président Kéïta. Le gouverneur de Sikasso, Bougouzanga Coulibaly, à l’entame de son intervention, est revenu sur les réalisations faites dans sa Région dans différents domaines : eau potable, routes, agriculture, élevage etc. Au nom des populations, il a demandé la réalisation d’un échangeur, la réouverture de l’usine de thé de Farako, la réalisation d’une université…
En réponses, le président de la République a jugé que ces demandes sont légitimes, promettant aux Sikassois une université avec une Faculté agronomique pour développer l’Agriculture et l’Elevage qui constituent les principales activités de la Région. S’agissant de l’usine de thé de Farako, le chef de l’Etat a dit avoir pris bonne note de la doléance, même s’il ne promet rien pour le moment. Il a rappelé que Farako, qui a eu ses heures de gloire, était une très bonne idée du premier régime du Mali, estimant que la réouverture de l’usine peut aider aux plans de l’emploi et de l’économie. « Donc c’est une affaire que j’enregistre et je dis bien : nous verrons comment lui donner corps », a dit le chef de l’Etat.
La première activité de l’illustre visiteur, vendredi, a porté sur l’inauguration du pont de Kouoro–Barrages et ses voies d’accès sur la RN 11, entre Sikasso et Koutiala. C’était en présence des autorités politiques et administratives de la 3è Région et des populations fort enthousiastes. Le coût de l’infrastructure est estimé à un peu plus de 2 milliards de Fcfa, financée à 50,35% par l’Etat malien et à 49,65% par la Banque ouest africaine de développement (BOAD). Cet ouvrage met fin au calvaire récurent de rupture du trafic sur l’axe Sikasso–Koutiala–San, causé par la dégradation fréquente du pont métallique existant, lequel est inadapté au trafic actuel.
Après avoir coupé le ruban, le chef de l’Etat s’est exprimé en ces termes : « Quel bonheur pour les transporteurs, quel bonheur pour la fraicheur des produits qui passent par ce pont ». Il a ensuite souligné que le lien entre le Nord et le Sud, l’Est et l’Ouest du Mali est désormais bien établi. « C’est un bonheur réel de voir la joie aujourd’hui qui illumine le visage des habitants des deux côtés. Nous sommes en joie, en ce vendredi, jour saint… Qu’Allah pousse toujours ce cher Mali plus haut, plus fort, plus vite », a espéré Ibrahim Boubacar Kéïta.
En ce jour Saint de vendredi, le président de la République a ensuite prié à la grande mosquée de Kaboïla 2 de Sikasso. Ce moment important de spiritualité a été mis à profit pour faire des prières pour la stabilité du pays. Juste après, il a présidé la cérémonie de pose de la 1ère pierre pour la construction du Centre de conservation de la pomme de terre de Sikasso. L’infrastructure, qui sera bâtie sur le site de l’ancienne aérogare de la capitale du Kénédougou, coûtera 1 milliard de Fcfa. Son financement sera assuré par le Japon sur sollicitation du gouvernement du Mali, à travers le ministère du Commerce. Peu de temps après, Ibrahim Boubacar Kéïta s’est rendu dans la commune rurale de Kaboïla 2 afin de procéder à l’inauguration de la Plateforme de stockage frigorifique, conditionnement et exportation de tubercules, dénommée ‘’ SS–Frigosud ’’. Selon son promoteur, Ousmane Sidibé, cet entrepôt frigorifique de 3000 tonnes de capacité est destiné au stockage de longue durée des tubercules produits localement (pomme de terre et patate douce le cas échéant) ainsi que leur exportation après conditionnement. La réalisation de la Plateforme a coûté près de 1 910 millions de F cfa, hors besoin de fonds de roulement.
Au cours de la cérémonie d’inauguration, le représentant du chef de village, Daouda Traoré a, tout en souhaitant la bienvenue au chef de l’Etat, demandé aux autorités l’octroi d’un signe distinctif aux chefs de village et assimilés. Le maire de la commune rurale de Kaboïla 2, Drissa Traoré, a d’abord remercié le président Kéïta pour ses efforts dans le désenclavement, dans la subvention des engrais. Cependant, il a soumis aux autorités une série de doléances pour sa commune : électrification, adduction d’eau, large couverture téléphonique etc.
Pour sa part, le ministre du Commerce et Porte-parole du gouvernement, Abdel Karim Konaté, s’est réjoui de la réalisation de ces infrastructures commerciales modernes qui sont porteuses de perspectives heureuses pour l’économie malienne en général, et pour le marché de la pomme de terre en particulier. Ces initiatives, a-t-il précisé, s’inscrivent en droite ligne du Programme présidentiel ‘’Le Mali d’Abord‘’ et contribueront à développer une agriculture durable, moderne et compétitive accompagnée d’une sécurité alimentaire. Après la coupure symbolique du ruban et la visite guidée des installations, le président de la République a souligné qu’avec cette inauguration, « c’est le Mali qui gagne, c’est le Mali de nos rêves en préfiguration ». Il a indiqué que quand on sait la pertinence de ce projet par rapport à la zone agro-écologique, par rapport aux potentiels fabuleux de cette région périurbaine de Sikasso, on comprend le promoteur qui a perçu combien il pourrait être utile à son pays, en aidant à la meilleure conservation d’un produit stratégique comme la pomme de terre.
« C’est avec bonheur, c’est avec plaisir que je me trouve ici aujourd’hui pour l’inauguration de cette unité », a conclu Ibrahim Boubacar Kéïta, avant de s’envoler pour Bamako.
Samedi dernier à Niéna, sur le chemin du retour, le Directeur de cabinet du président de la République, Ibrahim Traoré, a, au nom du chef de l’Etat, remis au jeune handicapé Zoumana Traoré, un tricycle motorisé. Deux jours avant, Ibrahim Boubacar Kéïta avait fait cette promesse à l’heureux bénéficiaire.
Envoyés spéciaux
Massa SIDIBÉ
Nouhoum SAMAKÉ
Source: L’Essor