Tous les jours appartiennent au voleur, mais un seul appartient à sa victime !, dit un adage bien de chez nous. Habitué à rouler la douane dans la farine, en faisant passer l’essence sans plomb pour du pétrole lampant ou du gas-oil, un jeune opérateur pétrolier vient d’être pris en flagrant délit de fraude, portant sur plusieurs centaines de millions de nos francs.
Fils d’un richissime opérateur économique banambais, qui vient d’inaugurer une belle mosquée dans un quartier de la commune I du district de Bamako, il était loin de s’imaginer que sa supercherie allait être éventrée par la douane. C’était hier, mardi 11 août, à l’entrée de la ville de Bamako, à quelques encablures du Bureau des Produits Pétroliers de la douane, sur la route de l’aéroport de Bamako-Sénou.
Selon nos informations, il aurait réussi à mettre dans sa poche, tous les agents rencontrés sur sa route. Du Ghana à Bamako, M.S c’est son nom, a fait passer l’essence qu’il faisait transporter, dans une citerne de gaz butane, pour du gaz butane.
Munis de faux documents, ses citernes auraient réussi à tromper la vigilance des agents. Du moins, jusqu’à l’entrée de notre capitale où, il est pris en sandwich par des agents. Qui ont exigé, en dépit de son assurance, de vérifier le contenu de ses citernes.
Dans un premier temps, M.S leur propose plusieurs dizaines de millions de nos francs, contre leur silence. Refus des agents de la douane, qui persistent et signent. Pris, le doigt dans la boîte de confiture, M.S se plie aux injonctions des gabelous. En lieu et place du gaz butane, les agents découvrent des centaines de milliers de litres d’essence sans plomb, destinés à la vente.
Conduits sous bonne escorte à la douane, M.S se met à table. Avant de solliciter des circonstances atténuantes. A en croire nos sources, cette fraude porte sur plusieurs centaines de millions de nos francs.
Nous y reviendrons, en détails, dans nos prochaines éditions.
Oumar Babi
Source: Canard Déchainé